Les unités défensives des Marauders de l'Université McMaster et des Carabins de l'Université de Montréal ont passé la dernière campagne à terroriser les attaques adverses. De l'avis de des deux clans, elles devront le faire une fois de plus afin de mettre la main sur la 50e coupe Vanier, samedi, au stade Percival-Molson de l'Université McGill.

«Ce sont deux défenses tenaces. Je crois que Montréal a mené le pays pour les sacs cette saison, a indiqué l'entraîneur-chef des Marauders, Stefan Ptaszek. Mais de notre côté, nous avons réussi neuf sacs en demi-finale la semaine dernière. Les deux défenses pourchassent les quarts adverses, ça ne fait aucun doute. L'attaque qui survivra à ça mènera probablement son équipe à la victoire. Je pense qu'on peut s'attendre à un match défensif ce week-end.»

Ptaszek n'a pas tort: les Carabins ont terminé à égalité avec le Rouge et Or de l'Université Laval avec 29 sacs cette saison, tandis que son club a terminé septième avec 20, en plus d'en ajouter 12 en trois matchs de séries.

L'Université de Montréal a aussi terminé au troisième rang avec une moyenne de points alloués de 12,5 par match, contre 17,8 pour McMaster (cinquième), des chiffres qui laissent effectivement présager un duel défensif. Les Carabins ont alloué en moyenne 301,6 verges offensives par match à l'adversaire contre 333,5 pour les Marauders, ce qui leur confère les deuxième et quatrième rangs, respectivement.

«Notre défense a tout simplement survolé le terrain au cours des dernières semaines, a indiqué le secondeur Mark Mackie, auteur de trois sacs la semaine dernière contre Mount Allison, et de quatre en tout en séries. J'ai commencé à me sentir vraiment plus à l'aise dans le système avec le début des séries.»

Chez les Carabins, on ne tentera pas de refaire le livre de jeux pour ce duel. L'unité défensive a connu du succès depuis le début de la campagne et elle compte poursuivre dans la même veine.

«On doit faire ce qu'on a fait depuis le début de la saison: courir au ballon, plaquer, et faire des choses simples, a expliqué Paul-Eddy Saint-Vilien, entraîneur des secondeurs. Je pense que depuis le début de l'année, notre force est que les gars ne se posent pas de question. La semaine de préparation a été bonne. Les gars sont concentrés et ils comprennent leurs assignations.»

Danny Maciocia, l'entraîneur-chef des Montréalais, estime toutefois que sa défense devra se méfier du jeu au sol diversifié des Marauders. Wayne Moore et Chris Pezzetta, les deux principaux porteurs de ballon des Ontariens, ont amassé 513 et 496 verges cette saison, marquant six et trois touchés respectivement. En séries, Pezzetta a ajouté 292 verges et un touché, tandis que Moore a franchi 273 verges et marqué deux majeurs en deux rencontres.

«Cinquante-trois (53) pour cent de ce qu'ils font à l'attaque sont des jeux au sol, a-t-il noté. Il faudra essayer d'être productif sur les premiers jeux afin de provoquer de longs deuxièmes essais. On pourra alors bien faire avec nos différents fronts et couvertures.»

Mais il ne faudra pas non plus laisser le quart Marshall Ferguson travailler à sa guise.

«La semaine passée, on a eu de la difficulté à contenir le quart du Manitoba et les gars ont pris ça personnel, a dit Saint-Vilien. Dans le plan de match, c'est certain qu'on vise à le déranger. C'est un quart de cinquième année, un gars qui a connu du succès. Le plaquer et le presser seront très importants afin de le forcer à précipiter ses gestes et commettre des erreurs.

«Le plus vite on va le toucher, le plus vite on va entrer dans sa tête et on sera en mesure de mieux se positionner pour l'emporter.»

Une ligne à l'attaque difficile à percer

Du côté des Marauders, la clé résidera en leur capacité à percer l'efficace ligne à l'attaque des Carabins.

«Leur ligne offensive est extraordinaire, a déclaré Mackie. On en a vu des bonnes dans notre section, mais ce qu'on a vu sur film des Carabins, c'est une coche au-dessus. On ne pourra pas se permettre de donner à leur quart tout le temps qu'il veut pour trouver ses receveurs. On a une bonne tertiaire, mais il est l'un des meilleurs au pays. On a par contre une défensive tenace et leur ligne à l'attaque devra travailler dur pour nous arrêter.»

«L'une des choses avec lesquelles nous avons eu le plus de succès est que nous sommes combatifs, nous attaquons l'offensive adverse, a indiqué Frank Gesztesi, coordonnateur au recrutement et entraîneur des secondeurs. On aime mettre de la pression. Ça a été notre arme principale jusqu'ici. Notre coordonnateur à la défensive, Greg Knox, nous arrive toujours avec d'excellents plans de match et l'une des choses que j'admire le plus chez lui est son habileté à s'adapter sur-le-champ aux différentes situations.

«Leur attaque est très complète, ils sont talentueux à toutes les positions. Nous n'avons pas décelé de faiblesse dans leur jeu. Le mieux que nous puissions faire est de jouer notre match. Leur quart-arrière peut distribuer rapidement le ballon et il n'a pas peur de se servir de ses jambes si le besoin s'en fait sentir, il représente donc une menace sur deux plans. On devra s'assurer de couvrir toutes les possibilités, mais c'est très difficile à faire contre une attaque aussi bien équilibrée.»