Il n'y a même pas deux semaines, les chances des Seahawks de Seattle de conserver leur titre du Super Bowl semblaient très bonnes. Deux défaites et une transaction-surprise plus tard, ce n'est plus tout à fait le cas.

Deux jours après avoir échangé Percy Harvin aux Jets de New York, les Seahawks ont été surpris par les Rams, 28-26, dimanche à St. Louis. Les champions en titre se retrouvent donc avec une fiche de ,500 après avoir subi une deuxième défaite de suite pour la première fois en près de deux ans.

Si l'on se fie aux rumeurs qui ont circulé ce week-end, c'est parce qu'il ne faisait pas l'unanimité auprès de ses entraîneurs et de ses coéquipiers qu'Harvin a été échangé, vendredi après-midi. Harvin est également souvent blessé et ses statistiques depuis le début de la saison étaient très ordinaires (133 verges par la passe, 92 au sol et un seul touché).

Il n'en demeure pas moins que l'ancien premier choix des Vikings du Minnesota était le joueur le plus talentueux de l'attaque des Seahawks à l'exception de Russell Wilson. L'échange est d'autant plus étonnant que l'une des faiblesses des Seahawks se situe justement à la position de receveur.

L'audace des Rams

Cela étant dit, ce n'est pas en raison de leur attaque que Pete Carroll et ses joueurs ont perdu, dimanche. C'est surtout à cause de leurs unités spéciales, qui ont été piégées par les Rams lors de deux jeux déterminants.

Le premier est survenu alors que les Seahawks perdaient déjà 14-3 au milieu du deuxième quart. Sur un botté de dégagement de Jon Ryan, des Seahawks, les joueurs des Rams ont fait comme si le ballon se dirigeait vers leur retourneur Tavon Austin du côté gauche du terrain. Les Seahawks ont mordu à l'hameçon, alors que le ballon a plutôt atterri dans les mains de l'autre retourneur, Stedman Bailey, qui se trouvait du côté droit. Bailey a donc pu marquer un touché facile de 90 verges.

Mais même en avance, 21-3, les Rams savaient très bien que rien n'était joué, eux qui ont laissé filer des avances de 20 et 14 points contre les Cowboys et les 49ers au cours du dernier mois. Et le scénario s'est presque répété dimanche.

Grâce encore une fois à l'incroyable Wilson, l'attaque des Seahawks a connu une excellente deuxième demie. Elle a marqué des touchés à la suite de trois séries consécutives de 82, 91 et 80 verges. Le troisième a réduit l'avance des Rams à deux points, 28-26, alors qu'il restait 3:18 au tableau indicateur.

La défense des Seahawks a ensuite stoppé les Rams, qui devaient dégager le ballon avec environ trois minutes à disputer. Sauf que l'entraîneur-chef Jeff Fisher a préféré jouer le tout pour le tout. Au lieu de redonner le ballon à Wilson, qui aurait vraisemblablement mené les siens à la victoire, les Rams ont opté pour un autre jeu truqué.

Au lieu de botter le ballon, Johnny Hekker a lancé une passe au demi offensif Benjamin Cunningham, qui a été laissé sans couverture, et les Rams ont obtenu un premier jeu, qui scellait pratiquement l'issue de la rencontre. C'était la 27e fois depuis qu'il dirige une équipe de la NFL que Fisher tentait cette stratégie.

S'ils avaient réussi à fermer les livres contre Dallas et San Francisco, les Rams auraient une belle fiche de 4-2, lundi matin. Mais les vaillants efforts qui ne se traduisent pas en victoires sont le lot des jeunes équipes inexpérimentées.

Des problèmes à régler

Comme on l'écrivait plus haut, avant même que les Seahawks n'envoient Harvin à New York, leur groupe de receveurs représentait un point d'interrogation. Les Seahawks sont manifestement du même avis, puisqu'ils auraient tenté d'obtenir Julius Thomas, des Broncos de Denver, avant de finalement se contenter d'un choix conditionnel des Jets...

Mais il y a d'autres problèmes qui ont surgi du côté de Seattle. La défense ne possède pas autant de profondeur et n'est pas aussi dominante qu'en 2013. Les unités spéciales ont perdu un excellent retourneur en Harvin et ont coûté le match de dimanche en jouant comme une bande d'endormis.

La plus grande inquiétude des Seahawks devrait cependant être le rendement de leur ligne offensive, qui a encore multiplié les gaffes, dimanche. Wilson a été victime de trois sacs et la ligne a écopé de quantité de punitions coûteuses. Le centre Max Unger est blessé, le jeu de Russell Okung a régressé depuis un an ou deux et le garde James Carpenter est puni beaucoup trop souvent. Puis, les autres joueurs de l'unité sont tous médiocres.

On le dit souvent, les choses changent vite dans la NFL. Après leur victoire du 6 octobre à Washington, on chantait les louanges des Seahawks. Deux semaines plus tard, même leur participation aux séries semble loin d'être certaine.