Jim Popp venait d'entrer dans sa chambre d'hôtel dans la région de Baltimore lorsqu'il a rappelé le représentant de La Presse, hier. Le DG des Alouettes passera un peu de temps au camp des Ravens après avoir précédemment visité ceux de cinq autres équipes de la NFL.

Popp a accepté de parler de l'horrible début de saison de son équipe, qui a perdu quatre de ses cinq premiers matchs et qui a accordé 69 points de plus qu'elle n'en a marqué jusqu'à présent. La plupart des observateurs prévoyaient un lent départ des Alouettes en raison des transitions aux postes de quart-arrière et d'entraîneur-chef, mais personne ne s'attendait à une telle déconfiture, à commencer par son architecte.

«Je suis très surpris. On devra évidemment corriger certaines choses, mais je ne doute pas que l'allure de notre saison changera si on gagne un match ou deux», a commenté Popp, qui a greffé trois consultants/entraîneurs (Jeff Garcia, Turk Schonert et Don Matthews) à sa formation depuis un peu plus d'une semaine.

«La seule raison pour laquelle j'ai embauché ces consultants, c'est dans le but de changer le cours de notre saison. Il n'y a pas d'autre raison que celle-là», a insisté Popp.

Le directeur général a ensuite ajouté qu'il ne souhaitait pas le congédiement de l'entraîneur-chef Tom Higgins, qui a été embauché sans son aval l'hiver dernier.

«Personne dans l'organisation n'estime qu'on doit changer d'entraîneur. C'est différent de notre situation de l'année dernière avec Dan Hawkins, car on a bon espoir de trouver des solutions et on croit que nos problèmes peuvent être réglés.»

Popp a également précisé que l'éventuelle décision de remercier ou non Higgins serait prise par le propriétaire Robert Wetenhall. «La décision lui appartient, mais ce n'est pas ce qu'on envisage actuellement.»

La régression de Troy Smith



Ce qui est peut-être le plus étonnant dans le cas de Troy Smith, qui à l'image de l'équipe connaît un début de saison à oublier, c'est que le quart-arrière jouait nettement mieux l'an dernier. Même s'il n'a complété qu'environ la moitié de ses passes en 2013, Smith jouait avec plus d'assurance et prenait de meilleures décisions avec le ballon.

Comment expliquer que le jeu de Smith a à ce point régressé à sa deuxième saison, alors qu'il devrait pourtant mieux connaître le football canadien et ses nuances?

«C'est troublant, mais il y a une combinaison de facteurs dont il faut tenir compte. Il y a notamment eu plusieurs changements à notre livre de jeux. Mais ce sont essentiellement les mêmes joueurs qui font partie de notre attaque. C'est donc un peu difficile à comprendre. Troy ne terminait pas un très haut pourcentage de ses passes l'année dernière, mais il gérait bien nos matchs», a noté Popp.

Une séquence menacée



Dans la LCF, la première moitié de la saison ne veut pas dire grand-chose. Parlez-en aux Lions de la Colombie-Britannique de 2011, qui ont perdu six de leurs sept premiers matchs avant de remporter la Coupe Grey.

Et puisque les équipes de la division Est ont toutes subi quatre défaites cette saison, les Alouettes ne se retrouvent pas dans une situation précaire. Pas pour l'instant, du moins. Il reste que leur séquence de 18 participations consécutives aux séries n'a probablement jamais été à ce point menacée au cours de son histoire.

Lorsque La Presse a demandé à Popp s'il était déjà inquiet de voir cette série prendre fin en novembre, il a précisé que sa propre séquence était de 22 saisons (18 avec les Als, 2 avec les Roughriders et 2 avec les défunts Stallions de Baltimore). La preuve que cet exploit lui tient vraiment à coeur.

«Je pense toujours à cette séquence et c'est en partie ce qui me motive. Cela dit, il est beaucoup trop tôt pour penser aux séries éliminatoires.»