Même si Chevon Walker sera de retour au jeu après une absence de trois matchs, Avon Cobourne demeurera dans la formation des Tiger-Cats, ce soir. «Si l'équipe veut gagner, c'est une décision qui s'imposait», a-t-il lancé, hier.

L'ancien joueur des Alouettes a probablement raison. Walker est plus explosif et rapide, mais Cobourne joue particulièrement bien, comme en attestent les 317 verges au sol qu'il a récoltées à ses trois derniers matchs. «Mon rendement est surprenant. Même moi, je suis surpris!»

Ses actuels succès ne devraient toutefois pas changer ses projets d'avenir. Cobourne tirera sa révérence au terme de la saison afin de poursuivre une carrière dans le secteur des assurances, qu'il avait entreprise lorsque les Tiger-Cats l'ont remercié au début de l'été.

«Pour être bien honnête, je ne veux pas revenir l'an prochain. Je suis fatigué, et c'est trop exigeant en raison du nombre de matchs. Je savais dès le début de la saison qu'il s'agirait de ma dernière», a raconté le joueur par excellence du match de la Coupe Grey de 2009.

«Il ne faut jamais dire jamais, et je joue bien dernièrement, mais je crois que c'est la fin. Je veux m'amuser et savourer chaque moment qui passe, et j'aimerais terminer ma carrière de la même façon que Ben Cahoon, avec un championnat de la Coupe Grey.»

Si Cobourne veut terminer sa carrière au sommet, les Tiger-Cats devront remporter des matchs, et vite, eux qui ont perdu six de leurs sept derniers. On croyait qu'ils étaient de retour sur la bonne voie après avoir écrasé les Eskimos d'Edmonton, 51-8, mais leur défaite de 34-12 du week-end dernier à Winnipeg a démontré que ce n'était pas le cas.

«L'équipe est stressée, et la dernière semaine a été très difficile et déprimante», a avoué Cobourne, qui estime que la solution est pourtant simple afin de recommencer à gagner.

«Chaque joueur n'a qu'à faire son travail, ce n'est pas plus compliqué que ça. Mais certains de nos jeunes joueurs ne le saisissent pas et ne veulent pas se le faire dire, même si c'est la vérité. Souhaitons qu'ils le pigeront bientôt, car il commence à se faire tard.»

Si la saison se terminait ce matin, les Tiger-Cats (4-8) seraient exclus des séries éliminatoires. Ce sont les Eskimos (5-7), qui occupent le quatrième rang de la division Ouest, qui obtiendraient la dernière place disponible dans l'Est.

Trestman plus rusé que Cortez

On a par ailleurs demandé à Cobourne quelles étaient les principales différences entre Marc Trestman et George Cortez, deux entraîneurs-chefs qui préfèrent contrôler le plus grand nombre d'éléments qu'ils le peuvent.

«Trestman est plus rusé et subtil dans sa façon de motiver ses joueurs. Il est plus ratoureux. Il est capable de vous critiquer sans que cela paraisse. Cortez, lui, va droit au but et ne met jamais de gants blancs», a analysé Cobourne.

Si l'on se fie aux journalistes qui couvrent les activités des Tiger-Cats, Cortez est un peu moins taciturne qu'il ne l'était en début de saison. Et selon Samuel Giguère, l'entraîneur est également un peu moins exigeant avec ses troupes.

«Je pense qu'il se rend compte que plus la saison avance, plus les joueurs sont fatigués. C'est important de laisser les gars se reposer un peu à l'occasion, et de ne pas toujours diriger les entraînements comme si on était au camp d'entraînement», a dit le receveur québécois.

Comme à peu près tout le monde qui suit les activités de la LCF, Giguère considère que la fiche des Tiger-Cats n'est pas indicative de la qualité de ses joueurs. «C'est sûr qu'on aimerait avoir une meilleure fiche, mais je pense qu'on a tout de même démontré de belles choses. On doit être plus constants et se concentrer sur nos prochains matchs. Il n'est pas trop tard.»

Giguère fait une croix sur la NFL

Disputant sa première saison dans la LCF, Giguère a capté 25 passes pour 367 verges et un touché jusqu'à présent. Il est le joueur des Tiger-Cats qui compte le plus grand nombre de retours de bottés d'envoi avec 24, même s'il a indiqué qu'il ne ferait pas ce travail lors du match de ce soir.

En dépit de la saison décevante des Tiger-Cats, Giguère ne regrette pas d'avoir accepté de se joindre à l'équipe qui l'a repêché en 2008. Il a mis une croix sur ses ambitions de jouer dans la NFL, lui qui a passé quelques saisons aux États-Unis avec les Colts d'Indianapolis et les Giants de New York.

«Mon deuil était déjà fait lorsque j'ai signé mon contrat. J'ai signé une entente de trois saisons, alors j'aurai 30 ans lorsqu'elle se terminera. Et je viens d'avoir une petite fille et j'aimerais avoir d'autres enfants au cours des prochaines années. Je suis heureux ici.»