Une chose devient très limpide lorsqu'on voit Anthony Calvillo sur une base régulière: le quart-arrière des Alouettes est extrêmement compétitif. Pas seulement compétitif ou très compétitif. Extrêmement.

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S'il le pouvait, Calvillo ne quitterait jamais le terrain. Pas lors des matchs préparatoires, ni au cours des entraînements, ni au quatrième quart de rencontres dont le résultat ne fait plus aucun doute. Pas si étonnant, donc, que le vétéran soit encore au sommet de son art à sa 19e saison. Sa soif de vaincre et de se surpasser est d'une rare intensité.

«Si on veut avoir une longue carrière, on ne peut pas être satisfait ce qu'on a accompli l'année précédente», a d'ailleurs souligné Calvillo, hier. Il faisait notamment référence à la façon dont il a changé ses habitudes alimentaires, l'un des facteurs qui expliquent sa longévité.

Or, si Calvillo continue d'exceller, c'est d'abord et avant tout parce qu'il est un perfectionniste, ce qui n'a pas toujours été le cas.

«J'étais très paresseux et indiscipliné lorsque j'étais plus jeune, surtout au niveau du conditionnement physique. Je ne m'entraînais presque pas, car j'étais gêné d'être incapable de lever des poids. Je trouvais donc toujours le moyen de ne pas me rendre à la salle de musculation», a-t-il raconté hier.

Calvillo est probablement en meilleure forme physique à 40 ans qu'il ne l'était à 30. Il n'en demeure pas moins que le spectre des blessures reste omniprésent. Il joue au football, pas aux fléchettes.

«J'ai toujours dit que je ne poursuivrais pas ma carrière si cela me faisait souffrir. Et lorsque j'ai subi ma blessure à l'épaule au début de la saison, c'était très souffrant. Mais c'est beaucoup mieux à présent. Je ne me sens pas du tout comme quelqu'un de 40 ans.»

L'orgueil d'un champion

Calvillo brille depuis la fin des années 90. Afin d'obtenir le mérite et le respect qui lui revenaient, il aura toutefois fallu qu'il participe à huit matchs de la Coupe Grey, qu'il réécrive le livre des records et qu'il combatte un cancer. Malgré tout ça, certains observateurs le critiquent encore à la moindre occasion.

Décidément, ses détracteurs ne connaissent pas grand-chose au football. Ils ne réalisent tout simplement pas jusqu'à quel point la lecture du jeu de Calvillo et la précision de ses passes sont exceptionnelles - toutes ligues confondues.

Il y a deux ou trois ans, j'ai eu la chance de discuter pendant quelques heures avec un coordonnateur défensif de la ligue. Selon lui, si les Alouettes ont connu autant de succès depuis plus d'une décennie, c'est uniquement grâce à Calvillo, ou presque.

«Si j'avais joué dans une moins bonne équipe, je n'aurais certainement pas eu une carrière aussi longue. Une bonne part du mérite revient à l'organisation», croit Calvillo.

Plus sa carrière progresse, plus Calvillo est encensé. Comme la plupart des grands champions, le passeur possède une bonne dose d'orgueil. Il savoure pleinement son succès des dernières années, n'en doutons point. Après tout ce qu'il a eu à endurer, peut-on l'en blâmer? Pas du tout.

Toujours pas rassasié

Au cours de la dernière année, on a contacté Calvillo pour des projets de livres et de films. Il aimerait que ça se concrétise un jour, mais pour l'instant, son temps est divisé entre deux choses: la famille et le football.

La biographie et le téléfilm pourraient attendre pendant un bon moment encore. Calvillo a déjà exprimé le souhait de terminer sa carrière avec une fiche de 500 au match de la Coupe Grey. Pour ce faire, il doit remporter deux autres finales. Avec cinq championnats et 10 participations à la Coupe Grey, il deviendrait également très difficile de ne pas le considérer comme le plus grand quart de l'histoire de la LCF.

Improbable? Si vous en avez l'occasion, regardez-le ce soir. Assis au bout du banc des joueurs, seul dans sa bulle, l'intensité dans les yeux. Calvillo n'a pas l'air d'un gars qui se dirige vers la retraite, bien au contraire.

Puis, on ne prend pas sa retraite lorsqu'on empile les matchs de 300 verges (six de suite) et de trois ou quatre passes de touché. Une blessure est vite arrivée, mais si Adrian McPherson veut être un quart partant dans cette ligue, il devrait songer à déménager.

Mis à l'amende

Le quart Anthony Calvillo, des Alouettes, a reçu une amende de la Ligue canadienne, hier.

Conformément à la politique de la LCF, le montant de l'amende n'a pas été dévoilé.

Calvillo a été sanctionné pour avoir tenté de faire trébucher un adversaire sur un retour d'interception, contre les Eskimos d'Edmonton, vendredi dernier.

Par ailleurs, les secondeurs des Argonauts de Toronto Brandon Isaac et Marcus Ball ont chacun écopé d'une amende pour de dangereux plaqués illégaux à l'endroit du demi des Stampeders de Calgary Jon Cornish lors du match de samedi dernier.