L'ancien quart Mark Rypien a été nommé le joueur par excellence dans le triomphe des Redskins au Super Bowl de 1992. Il a atteint le sommet de sa profession, mais se demande maintenant à quel prix.

Sa mémoire lui faisant défaut Rypien, à 49 ans, enregistre les conversations importantes avec sa conjointe, dit-il, pour pouvoir vérifier plus tard s'il a dit telle ou telle chose. Il souffre de dépression, ce qui l'inquiète encore plus quand il pense à son cousin Rick, un dur à cuire de la LNH qui en a souffert pendant des années, avant de s'enlever la vie à 27 ans, l'été dernier. Il veut savoir ce qui est arrivé à l'individu assez calme qu'il était, avant de devenir impulsif et irritable.

De telles inquiétudes sont la raison pourquoi Rypien a ajouté son nom à des centaines d'anciens joueurs qui poursuivent la NFL en cour fédérale, à Philadelphie. Certains avocats croient que ce seront bientôt plus de 1000 anciens qui feront partie des poursuites. Ils disent que la ligue n'en a pas fait assez pour les informer des dangers des blessures à la tête et les protéger des commotions cérébrales, dans le passé, et aussi qu'elle n'en fait pas assez pour s'occuper d'eux aujourd'hui.

Ce qui a commencé comme quelques cas l'été dernier prend de l'ampleur à chaque semaine. L'avocat qui a soumis les documents incluant Rypien et plus de 120 autres, Craig Mintick, compte ajouter environ 70 joueurs à ses documents. Parmi ceux-ci: Golden Richards, qui a signé un touché pour aider les Cowboys de Dallas à remporter le Super Bowl, en 1978, et A.J. Duhe, la recrue de l'année en défense selon l'Associated Press, en 1977.

«Si, pour une raison ou pour une autre, le jugement ne va pas en notre faveur, nous sommes au moins allés de l'avant et montré qu'il y a des anciens joueurs inquiets, qui composent avec des problèmes et qui veulent sensibiliser les gens, pour ne pas que d'autres aient à vivre ce que nous vivons, a dit Rypien. Si c'est la seule chose qu'on peut en retirer, ce sera une victoire. C'est possible de faire des changements.»

Les poursuites ont commencé alors que de plus en plus d'études reliaient les coups répétés à la tête et les dommages au cerveau. Une première audience aura lieu dans environ un mois, à Philadelphie.

«Les joueurs se sont fiés à la ligue pour leurs experts médicaux et la ligue a caché de l'information médicale qui aurait pu améliorer leur qualité de vie, dit Mitnick. Il faut faire passer la santé avant l'argent et la victoire.»

Le porte-parole de la NFL Greg Aiello n'a pas voulu faire de commentaires, vendredi, se limitant à dire que les poursuites étaient à des stages très préliminaires.

La NFL a jusqu'ici invoqué les points suivants: les joueurs connaissaient les risques de blessure quand ils ont commencé à jouer au football; il n'y a pas eu de mauvaise conduite de la part de la ligue; la NFL n'a pas intentionnellement induit les joueurs en erreur, et des mesures ont été prises pour mieux protéger les joueurs, et pour faire avancer la science de la gestion et du traitement des commotions cérébrales.

«Quand j'ai dit à ma femme que j'étais intéressé à me joindre à la poursuite, elle a dit, «Tu sais, nous n'avons jamais poursuivi qui que ce soit'. Mais plus j'y pensais, plus je réalisais que ce n'est pas une question de remporter des centaines de millions de dollars, a confié Rich Miano, ailier défensif partant avec les Jets et les Eagles, dans les années 1980 et 1990. C'est une question d'éduquer les gens sur les commotions et les traumatismes, de répandre les connaissances jusqu'à la base, dès que les enfants commencent à jouer au football.»

Miano a des problèmes de mémoire à court terme et à long terme, et il met le blâme sur la dizaine ou plus de commotions qu'il pourrait avoir subies pendant sa carrière.