Le Sénat américain souhaite interroger la NFL à propos des primes aux blessures. Et la LNH, la NBA, la NCAA et les Ligues majeures de baseball sont invitées, elles aussi.

Le sénateur Dick Durbin va mettre sur pied un comité qui sera chargé d'écouter les témoignages relatifs au programme de primes aux blessures dans le football professionnel et dans les autres sports majeurs, dans la foulée des révélations faites à propos des joueurs des Saints de La Nouvelle-Orléans qui recevaient des primes en argent pour des plaqués visant à blesser des adversaires.

Le leader adjoint de la majorité au Sénat, un démocrate de l'Illinois, a déclaré jeudi qu'il souhaitait étudier la possibilité de créer une loi visant à criminaliser de tels systèmes de primes aux blessures.

«Référons nous à la vie quotidienne un instant. Si ce genre de système était mis en place à l'extérieur d'un terrain de football, personne ne se poserait la question (à savoir si c'est mal). «Tu te dis, quelqu'un t'as payé pour trouver et blesser quelqu'un?»', a expliqué Durbin lors d'une conférence téléphonique prévue avant qu'il ne présente son projet devant les membres du Sénat.

«Ça dépasse les règles sportives, ou du moins d'équipe, d'infliger intentionnellement une blessure à une autre personne pour une somme d'argent», a-t-il poursuivi.

Son annonce est survenue au lendemain de la décision de la NFL relative à ce programme de primes aux blessures. L'entraîneur-chef des Saints Sean Payton a été suspendu pour l'intégralité de la prochaine saison, l'ex-coordonnateur défensif Gregg Williams a été suspendu indéfiniment, le directeur général Mickey Loomis a été suspendu pour une demi-saison, un entraîneur-adjoint a écopé d'une suspension de six matchs et l'équipe s'est vue retirer deux choix de deuxième ronde en plus d'être soulagée de 500 000 $US.

Le commissaire de la NFL Roger Goodell doit toujours déterminer les pénalités qui doivent être imposées aux joueurs qui ont été impliqués dans ce programme entre 2009 et 2011.

«Je suis satisfait de la décision de la Ligue nationale de football (NFL). Les pénalités imposées aux Saints de La Nouvelle-Orléans furent décisives et historiques», a dit Durbin, ajoutant qu'il estimait que la ligue «prenait ce problème au sérieux».

À l'avenir, la NFL et les autres ligues doivent «présenter des normes afin de s'assurer que ça ne se reproduira pas», a-t-il mentionné. Autrement, les juristes devront, au moins, «se pencher à savoir s'il est nécessaire d'adopter une loi fédérale dans ce domaine».

Une autre possibilité, a expliqué Durbin, serait d'élargir la définition des lois fédérales américaines relatives aux pots-de-vin dans les sports professionnels afin d'inclure les primes aux blessures, de façon à ce que «si quelqu'un offre à une équipe sportive une récompense quelconque, qu'elle soit financière ou non, afin de blesser intentionnellement un joueur, alors, en conséquence, ça deviendrait un crime.»

Ce système de primes aux blessures des Saints supervisé par Williams - qui a été embauché en janvier par les Rams de St. Louis - visait notamment les quarts Aaron Rodgers, Cam Newton, Brett Favre et Kurt Warner. Les «K.-O.» valaient 1500 $ et les «blessures nécessitant un transport motorisé», 1000 $. Ces primes doublaient ou triplaient en matchs éliminatoires.

Selon la ligue, le capitaine de la défensive des Saints Jonathan Vilma a offert 10 000 $ au joueur qui passerait le K.-O. au quart des Vikings du Minnesota Brett Favre lors du match de championnat de l'Association nationale en 2010.

Durbin ignore la date de cette audience, mais il a précisé qu'elle devrait avoir lieu d'ici deux à trois semaines.