Les Redskins de Washington ont tourné la page à la suite d'une des embauches les plus décevantes de l'histoire de l'autonomie dans la NFL, jeudi, envoyant Albert Haynesworth aux Patriots de la Nouvelle-Angleterre, contre un choix de cinquième tour en 2013.

C'est là une bien mince compensation pour un joueur qui a signé l'un des contrats les plus lucratifs de l'histoire.

La décision libère les Redskins d'une distraction de deux ans qui a peu ou pas livré la marchandise sur le terrain, et qui avait souvent des ennuis à l'extérieur des lignes.

Haynesworth n'a disputé que 20 matches avec les Redskins, récoltant six sacs et demi. L'an dernier il s'est souvent querellé avec l'entraîneur Mike Shanahan, avec comme résultat une suspension pour les quatre derniers matches de la saison, pour s'être conduit d'une façon qui a porté préjudice à l'équipe.

Les deux mécontents de 2010, Haynesworth et Donovan McNabb, sont maintenant des histoires du passé pour les Redskins. Mercredi, la formation a envoyé McNabb aux Vikings contre deux choix au repêchage, un l'an prochain et l'autre en 2013.

On a garanti à Haynesworth la somme record à l'époque de 41 millions $ peu après le début de la période d'autonomie en 2009, dans le cadre d'un pacte de 100 millions $ pour sept ans.

La même journée, il y allait de ces paroles faussement prophétiques: «Vous n'allez pas vous rappeler d'Albert Haynesworth comme quelqu'un qui a déçu par rapport aux attentes.» C'est pourtant le constat qui s'impose dans son cas - l'embauche la plus mal avisée de Dan Snyder en 12 ans comme propriétaire des Redskins.

À Foxborough, Haynesworth sera dirigé par un autre entraîneur à la poigne de fer et qui a gagné le Super Bowl, Bill Belichick, qui a un autre blason à redorer.

Randy Moss et Corey Dillon sont parmi ceux ayant repris vie avec les Patriots, après avoir semblé en creux de carrières.

«Vous ne pouvez jamais avoir trop de gars qui peuvent pourchasser le quart», a dit Belichick lorsque questionné au sujet de Haynesworth, jeudi.

Les problèmes de Haynesworth ont été exacerbés par l'embauche de Shanahan en janvier 2010, créant une bataille d'égos qui n'a jamais cessé. Haynesworth a délaissé les entraînement d'avant-saison parce qu'il ne voulait pas joueur au coeur de la première ligne dans le schéma défensif 3-4 du nouveau personnel d'entraîneurs, disant que ça brimerait son talent. Shanahan lui a répliqué que dans ce cas, il n'avait qu'à se trouver une autre équipe, à condition de laisser tomber le boni de 21 millions $ qu'il devait empocher le 1er avril.

Haynesworth a choisi de garder l'argent et de rester dans la formation. Il a boycotté un minicamp, s'attirant une amende de 10 000 $ et les critiques de ses coéquipiers.

Il est devenu objet de ridicule quand il a eu besoin de 10 jours pour réussir un test de conditionnement physique avant le début du camp régulier, puis a perdu son poste de partant et est devenu un joueur marginal. On ne l'a vu que dans huit matches la saison dernière avant sa suspension par Shanahan, qui a invoqué une multitude de raisons qui s'inscrivaient dans la case «insubordination».

Au niveau légal, les choses n'allaient guère mieux. À un certain point l'été dernier, il était impliqué dans quatre dossiers à la fois - il était poursuivi par une banque, une danseuse exotique et un homme blessé dans un accident de la route, et son ancienne femme se plaignait qu'il ne payait pas sa part pour les frais reliés à leurs enfants.

En mai, Haynesworth a conclu une entente hors cour après avoir été accusé de rage au volant en Virginie. Il reste impliqué dans une histoire d'agression sexuelle, étant accusé d'avoir fait des attouchements à une barmaid dans un hôtel de Washington. Il a plaidé non coupable dans cette histoire, qui doit mener à un procès à compter du 23 août.