Il y a quatre ans, Kurt Warner avait de la difficulté à se trouver du travail, malgré le fait qu'il avait participé à deux matchs du Super Bowl, en avait gagné un, et mérité des titres de joueur par excellence de la saison et de la grande finale.

Une perception semblait se dégager à l'effet que la carrière de Warner, une carrière digne d'un conte de fées, tirait à sa fin.

Puis le vétéran quart âgé de 37 ans a ajouté un chapitre encore plus inimaginable, un chapitre qui pourrait lui assurer une place au Temple de la renommée du football, surtout s'il parvient à mener les Cardinals de l'Arizona à un triomphe contre les Steelers de Pittsburgh dimanche prochain.

«C'est à souhaiter qu'une victoire lui confère les accolades qu'il mérite pleinement - soit qu'il est l'un des meilleurs quarts de l'histoire de la ligue», a déclaré l'entraîneur en chef des Cardinals, Ken Whisenhunt.

La vie de Warner est centrée autour de deux grands thèmes : une foi profonde et un désir impérissable d'être la meilleure personne et le meilleur joueur de football possibles.

«Mon objectif est de faire en sorte que je laisse une empreinte à chaque joueur que je côtoie et dans chaque ville où j'évolue», a déclaré Warner pendant la «Journée des médias» mardi. «C'est l'héritage que je veux laisser. Les histoires reliées au football, c'est la cerise sur le sundae.»

Les histoires reliées au football impressionnent celui qui sera son rival dimanche, Ben Roethlisberger.

«Il a tellement de vécu et il a accompli tellement de choses», a rappelé Roethlisberger. «Personnellement, j'adore le regarder jouer. Il lance des passes magnifiques. Pour tout vous dire, j'ai énormément de respect pour lui et sa façon de jouer.»

À quelques jours du Super Bowl, le retour de Warner au sommet de la gloire ne cesse de faire les manchettes, ce qui était également le cas en 1999.

«Plus souvent qu'autrement, lorsque vous réalisez de grandes choses, ça n'est pas venu d'un simple claquement des doigts, soutient Warner. Ce ne sont pas des résultats qui s'obtiennent facilement. Il faut du travail acharné, beaucoup de temps et beaucoup de dévouement.»

Ce commentaire résume plutôt bien son existence.

Au niveau universitaire, Warner a évolué avec Northern Iowa mais il a dû patienter jusqu'à son année senior avant de devenir le quart numéro un. Il a ensuite tenté sa chance avec les Packers de Green Bay mais il a rapidement été congédié. Il a donc dû retourner vers Cedar Rapids où il s'est trouvé un emploi dans une épicerie.

De là, sa route vers la NFL l'a mené vers les Barnstormers de l'Iowa, une équipe de la Arena Football League avec laquelle il a joué pendant trois saisons, avant de prendre la direction de la NFL Europe et des Admirals d'Amsterdam pendant deux autres années.

Avant le début de la saison 1999, Warner était un réserviste chez les Rams de St. Louis lorsque le partant Trent Green s'est blessé. L'entraîneur en chef Dick Vermeil s'est alors tourné vers Warner, et l'attaque des Rams s'est aussitôt avérée l'une des plus prolifiques de l'histoire de la ligue.

Au cours des trois saisons suivantes, malgré le fait qu'il ait raté cinq matchs en raison de blessures, Warner a accumulé des gains de 12 612 verges par la passe et complété 98 passes de touché. Voilà ce qui explique la conquête du Super Bowl en 1999 et une défaite de dernière seconde face aux Patriots de la Nouvelle-Angleterre en 2001.

Toutefois, des blessures à un doigt et à une main en 2002 ont éventuellement mené à la fin de sa carrière avec les Rams, qui l'ont libéré après la saison 2003.

«Je n'ai jamais senti que je n'étais plus capable d'accomplir le travail sur le plan physique», fait remarquer Warner. «Selon moi, je possédais encore les capacités pour réussir à ce niveau. Quand je suis parti de St. Louis, je me demandais si j'aurais de nouveau la chance de le démontrer.»

Warner a paraphé une entente d'une saison avec les Giants de New York, mais a été remplacé par la recrue Eli Manning après seulement dix matchs, à la suite d'une affeuse prestation contre les Cardinals.

Alors âgé de 33 ans, Warner n'a reçu aucune offre intéressante, sauf celle des piètres Cardinals, ces éternels derniers de la NFL.

Même en Arizona, la réussite est venue difficilement.

«J'ai travaillé avec beaucoup d'énergie cette saison pour prouver qu'ils avaient pris la bonne décision, non seulement cette année mais aussi lorsqu'ils m'ont accordé un contrat il y a quatre ans. Je voulais les rembourser pour la chance qu'ils m'avaient donnée.»