Une voiture et un circuit inconnus pour Jacques Villeneuve, un hiatus d'un an pour Patrick Carpentier. Les deux pilotes québécois sont arrivés à Watkins Glen avec bien peu de repères et ils ont, dans les circonstances, bien profité de la journée d'essais libres, vendredi.

Villeneuve était de retour avec l'équipe Braun Racing, avec qui il avait roulé en série Nationwide à Elkhart Lake et en série Sprint à Indianapolis. Il a signé le neuvième temps de la séance d'essais libres, avec une voiture qu'il n'avait pas conduit de l'année. L'écurie a en effet préféré conserver la Camry utilisée à Elkhart Lake pour Montréal, si bien que le bolide qu'a utilisé Villeneuve n'avait pas la tenue de celle qu'il a brillamment pilotée à Elkhart Lake.

«C'est une voiture que l'écurie avait utilisée l'an dernier et elle n'est pas aussi performante que celle que j'ai pilotée à Road America, a dit Villeneuve. Celle-là avait plus de puissance, une meilleure suspension et une tenue de route plus incisive.»

Villeneuve a réussi à placer sa voiture dans le top 10 malgré le fait qu'il ait raté 45 minutes de la séance d'essais en raison d'un problème de carburateur. «J'aurais aimé bénéficier d'une demi-heure de plus en piste, j'avais encore un peu de difficulté à l'entrée du premier virage», a-t-il avoué.

Par contre, le fait qu'il n'ait jamais piloté à Watkins Glen - une piste où son père Gilles avait connu le succès en 1979 - n'a pas semblé lui nuire. «C'est une piste relativement facile, qui n'est pas difficile à mémoriser», a-t-il indiqué. Elkhart Lake - une piste plus longue et plus technique - était en ce sens un meilleur entraînement en prévision de Montréal.»

Villeneuve a par ailleurs indiqué qu'il était parfaitement en mesure de faire la part des choses entre son travail de pilote occasionnel en NASCAR et son projet d'écurie de Formule 1, mené conjointement avec l'écurie italienne Durango. «Quand je suis en piste, quelqu'un d'autre s'occupe du projet, a-t-il indiqué. J'ai clairement indiqué que lorsque je suis en piste, je veux pouvoir me concentrer à 100% sur mon pilotage.»

Retour vers le futur pour Carpentier

Patrick Carpentier a quant à lui repris le volant d'une voiture de Coupe Sprint après une pause de près d'un an. Aussi bien dire une éternité. Son 13e temps lors de la séance matinale est donc arrivé à point pour lui, lui assurant aussi le sérieux de l'équipe de Boris Said, qui l'a embauché in extremis pour la course de Watkins Glen.

«La voiture était vraiment bonne en configuration de course, a dit Carpentier. J'arrivais à suivre les meilleurs même si j'avais des pneus usés et que je roulais avec le plein d'essence.»

Les choses se sont toutefois compliquées lors de la dernière séance d'essais, au cours de laquelle le pilote de Joliette n'a pas pu faire mieux que le 28e temps. «L'équipe a fait quelques changements en configuration qualifs, notamment dans l'alignement des roues, a dit Carpentier. La voiture est soudainement devenue plus pointue, particulièrement dans les grands virages rapides. Mais ça devrait néanmoins aller pour les qualifications.»

Contrairement à Villeneuve, qui est qualifié d'office pour la course en raison de la position de sa voiture au classement, Carpentier devra qualifier sa voiture en vertu de son temps. De plus, il devrait le faire en un seul tour lancé.

Carpentier a ainsi des objectifs somme toute réalistes, indiquant qu'il serait heureux de terminer dans le top 20. Mais il rappelle qu'il avait commencé la course en queue de peloton l'an dernier à Sonoma, en route vers une 11e place au finish. «Avec les nouvelles relances deux-par-deux, tout peut arriver», a-t-il indiqué, le sourire aux lèvres.

C'est l'Américain Greg Biffle, le Colombien Juan Pablo Montoya et l'Australien Marcos Ambrose qui ont signé les meilleurs temps de la journée en série Sprint.

La séance de qualification de la série Sprint aura lieu en fin de matinée, alors que les pilotes Nationwide seront en piste dès 9h10 pour la qualification. Ils seront de retour au volant à 14h pour la course de 82 tours.