Patrick Carpentier n'a pas réussi à répéter ses exploits de samedi en Nationwide, hier, lors de l'épreuve de la Coupe Sprint de Las Vegas remportée par Carl Edwards.

Victoire toutefois contestée par les commissaires après l'épreuve (Voir autre texte en page 4).

Le Québécois a frappé le mur après 161 tours de piste solidement menés. Il s'est fait pousser vers le muret par Ryan Newman - qui jouait au yoyo sur la piste depuis un bon moment déjà.

Carpentier venait de dépasser David Ragan et était déjà à mi-chemin pour doubler la voiture numéro 12 quand Newman lui a fermé la porte au nez. Poussé vers le haut du virage, Carpentier a abouti dans le mur et est parti en tête à queue.

«Newman n'arrêtait pas de monter et de descendre sur la piste. Même Regan Smith n'arrivait pas à le passer. Il roulait comme s'il faisait des essais, tout seul en piste. Je ne pensais jamais qu'il me ferait ça; j'avais mes roues avant au niveau de ses roues arrière Je ne sais pas, mais il me semble que c'est moi qui devrais faire ce genre d'erreur.»

Aucun reproche

Son équipe n'avait aucun reproche à lui adresser pour cette décevante fin de week-end. Au contraire. «J'étais vraiment content de la course de Patrick, jusqu'à ce que Ryan Newman décide d'être un idiot, a lancé Mike Shiplett, chef d'équipe de la voiture de Carpentier. La voiture aurait pu facilement terminer dans le top 25. Patrick a fait ce qu'il avait à faire. Il a tenu le coup.»

Parti 12e sur la grille, Carpentier a passé une bonne partie de la course au 27e, 28e rang. Une excellente position, puisqu'il était le meilleur des recrues en piste et qu'il dominait des gars comme Juan Pablo Montoya. «On avait fait quelques changements sur la voiture au dernier arrêt au puits et elle était vraiment rapide. Je suis de plus en plus à l'aise avec la voiture. Je peux piloter une voiture plus loose (survireuse) qu'avant. Je contrôle aussi mieux la transition entre l'accélérateur et le frein.»

Juste avant l'incident, sa galère voguait tranquillement, en route vers une précieuse collecte de points. Après l'accrochage, il a réussi à ramener la voiture jusqu'au garage et l'équipe a décidé de le retourner en piste au 220e tour, avec 65 tours de retard. Il a fait quelques tours avant de rentrer, cette fois pour de bon.

«On avait besoin de faire quelques tours pour rattraper d'autres voitures au pointage, a expliqué Carpentier. Une fois assuré de ces points, on est rentré pour ne pas être dans les jambes des meneurs.»

Dommage...

Carpentier a terminé la course au 40e rang, avec 43 points en banque. Carl Edwards, le vainqueur, en a empoché 205.

«C'est dommage, on voulait ramasser le plus de points possible. Je ne pensais pas que ça allait finir comme ça. J'aurais voulu continuer à rouler pour continuer à apprendre.»

Chose certaine, Carpentier a appris une chose cruciale, hier: les bons gars finissent derniers en NASCAR. «Je vais devoir être moins poli en piste. Je suis encore trop Mister Nice Guy. Je ne connais pas encore la game. Je ne sais pas toujours comment réagir. Est-ce qu'un gars vient s'accoter sur ma voiture parce qu'il n'est pas capable de tourner ou est-ce parce qu'il veut me couper? Après l'accident, je me suis demandé si c'est moi qui arrivais trop vite ou si c'est lui qui a donné un coup de volant trop tard. Mais bon, il a fait exactement ce que mon ingénieur m'avait dit d'éviter avant la course!»

La glace est cassée

Carpentier a tout de même quitté le circuit le coeur plus léger que depuis le début du calendrier. La glace est enfin cassée. Il a réussi à très bien qualifier sa voiture vendredi. Contents, ses patrons se sont tournés vers lui pour la course de Nationwide de samedi, où il a impressionné. Et sa course de Cup, même amputée, lui a fourni l'occasion de montrer ce dont il est capable. Aujourd'hui et demain, il va poursuivre le travail, cette fois à Phoenix, pour deux journées d'essais.

Tant qu'il roule, Patrick Carpentier est heureux.