Fernando Alonso a remporté le Grand Prix d'Allemagne de Formule Un, dimanche, après que Felipe Massa, son coéquipier chez Ferrari, ait semblé lui permettre de prendre la tête à la suite de directives d'équipe.
La deuxième place de Massa survient un an jour pour jour après un accident qui est venu près de lui coûter la vie, en Hongrie.
Il a mené pendant 49 des 67 tours, puis a été dépassé par Alonso après la transmission de messages radio de l'écurie.
«Je n'ai rien à dire là-dessus, a dit Massa, lorsque questionné sur les instructions. Nous travaillons pour l'équipe.»
Les règlements de la F1 interdisent la transmission de directives d'équipe, et les responsables de Ferrari ont dû se rapporter aux commissaires après la course. Les résultats de l'épreuve ont été maintenus, mais Ferrari a été trouvée coupable d'avoir enfreint les règles sur les directives, en plus de recevoir une amende de 100 000 $.
Les commissaires de piste ont envoyé un dossier à la FIA, qui pourrait imposer d'autres sanctions.
«Dans l'intérêt du sport, nous avons décidé de ne pas amorcer une procédure d'appel, car nous sommes confiants que la FIA saura évaluer correctement l'ensemble des faits,» a dit le chef d'équipe de Ferrari, Stefano Domenicali.
C'était pour Alonso une deuxième victoire cette saison, et pour la Scuderia un second doublé cette année. L'Espagnol a aussi remporté la première course de la saison au Bahreïn, où Massa a fini deuxième.
«C'est un résultat très solide pour l'équipe, et nous devons simplement continuer dans cette voie, a dit Alonso, qui obtenait une 23e victoire en carrière. À certains moments de la course, la lutte était très dure pour la première place. Ce n'est pas facile de prendre les commandes sur cette piste. Je l'ai vu ralentir un peu, et j'y suis allé à fond. Nous sommes des professionnels, nous essayons de faire ce qui est le mieux pour l'équipe.»
L'Allemand Sebastian Vettel a fini troisième sur Red Bull, suivi du meneur aux points Lewis Hamilton, sur McLaren.
Alonso a prévalu en une heure 27 minutes et 38,864 secondes, 4,1 secondes devant Massa et 5,1 secondes devant Vettel.
Hamilton domine au classement général avec 157 points devant son coéquipier Jenson Button, qui en a 143. Button a fini cinquième dimanche.
Il y a deux moments déterminants dans la course de dimanche. Au départ, Vettel, le détenteur de la pole, est passé à l'extérieur pour tenter de bloquer Alonso. Massa, qui partait troisième, a profité de l'ouverture pour un dépassement au premier virage. Alonso s'est lui aussi faufilé devant Vettel, et les deux Ferrari sont restées à l'avant durant toute la course.
Puis, au 49e tour, Massa a semblé se placer légèrement à l'extérieur dans un coin, et Alonso s'est facilement installé en première place.Massa venait de se faire dire, «Fernando est plus rapide que toi, as-tu entendu ce message?».
Alonso suivait Massa de près depuis plusieurs tours, et on l'avait entendu dire à l'équipe, «C'est ridicule».
Massa a confirmé la conversation radio, mais a plus tard ajouté qu'il tentait de retrouver ses repères après un changement pour des pneus plus durs. Il a dit que Ferrari ne donnait pas de directives d'équipe.
«C'est sûr que vous souhaitez toujours être le vainqueur, a t-il dit. Nous n'avons pas de directives d'équipe. Si les choses ne tournent pas comme vous le voulez, il faut penser à l'équipe. Je suis un professionnel, et c'est ce que j'ai démontré. Tout le monde sait que je peux gagner des courses, que je peux être compétitif, mais j'avais des ennuis avec les pneus durs.»
Vettel espérait l'emporter devant ses partisans, mais il a dit que tout s'est joué au départ dans son cas.
«Je n'ai pas pu prendre d'élan pendant les cinq ou 10 premiers mètres, a dit Vettel. J'ai été chanceux de ne pas étouffer le moteur. Je ne pouvais pas suivre le rythme d'Alonso, et j'ai été surpris de voir Massa du côté gauche. C'était difficile de suivre les Ferrari. Elles étaient plus rapides pendant la majorité de la course.»
Massa a dû être opéré pour une fracture du crâne, il y a un an, quand il a été frappé au casque par un ressort détaché d'une autre voiture, lors des qualifications pour le GP de Hongrie. Le Brésilien a dû passer neuf jours dans un hôpital de Budapest, où il a notamment été placé dans un coma artificiel.