Le week-end cauchemardesque vécu par Ferrari dès le premier Grand Prix de F1 la saison, dimanche en Australie, a aiguisé les appétits de concurrents aux dents longues: BMW Sauber et Williams ne vont ainsi pas se priver pour venir chiper régulièrement de gros points aux ténors.
On attendait un duel entre Ferrari et McLaren-Mercedes mais la saison s'annonce autrement plus ouverte et passionnante si l'on en croit la course folle de Melbourne.
En effet, si les «flèches d'argent» ont été au niveau où on les attendait, avec la pole position et la victoire pour Lewis Hamilton et le meilleur tour en course pour son coéquipier Heikki Kovalainen, la scuderia a de son côté connu d'effrayants problèmes de fiabilité.
Ferrari, champion du monde en titre, ne repart d'Australie qu'avec un tout petit point et beaucoup d'interrogations. On imaginait ses monoplaces sur une autre planète, mais à la régulière la BMW Sauber de Robert Kubica s'est par exemple montrée plus rapide que Felipe Massa en qualifications.
L'écurie germanique, deuxième du championnat la saison passée après la disqualification de McLaren-Mercedes, est toujours très performante et Nick Heidfeld a aussi égalé son meilleur résultat en course en prenant la deuxième place.
«Prometteur pour la suite»
«La première fois qu'on a sorti la voiture cet hiver elle n'était vraiment pas très bonne mais depuis lors on a accompli des progrès constants, se félicitait le pilote allemand. Et je pense que l'on n'a pas encore atteint les limites de la voiture, ce qui est très prometteur pour la suite.»
«On ne s'attendait pas trop à être si performant, c'est un peu une surprise mais c'était très difficile de nous comparer par rapport aux autres après les tests hivernaux», appréciait-il encore.
Réaliste, Heidfeld sait toutefois que les McLaren-Mercedes restent un ton au-dessus.
«On est encore un peu plus lent qu'eux, mais quand on regarde la différence de rythme entre Heikki (Kovalainen) et la nôtre, ce n'est pas si énorme», reprenait Heidfeld.
BMW Sauber peut cependant regretter «l'agression» dont a été victime Kubica en fin de course de la part de Kazuki Nakajima (Williams). Alors qu'ils étaient pourtant derrière la voiture de sécurité, le Japonais a sabordé une des meilleures courses du Polonais, qui aurait dû marquer lui aussi de beaux points pour le compte de son écurie.
Nakajima a de son côté justement marqué les premiers points de sa jeune carrière mais sa manoeuvre lui vaudra une pénalisation de 10 places sur la grille de départ dimanche en Malaisie.
«Un beau potentiel»
Le bon résultat du Japonais permet néanmoins à Williams de placer ses deux pilotes dans les points, avec surtout Nico Rosberg troisième.
«L'équipe a fait un grand pas en avant, souriait l'Allemand à la descente du premier podium de sa carrière. Je dois aussi préciser qu'on a encore des développements à venir, il y a pas mal de choses qu'on n'a pas encore sur la voiture. Ne soyons pas trop excités, il faut attendre plusieurs Grand Prix pour voir où on en est, mais je crois qu'on est parti pour une bonne année.»
«On savait qu'on avait une voiture avec un beau potentiel, nos deux voitures ont montré une bonne fiabilité et on attend maintenant la Malaisie pour continuer à construire sur ces bonnes bases», acquiesçait Sam Michael, le directeur technique de l'écurie.
Williams fête cette saison ses 30 ans et pouvoir se mêler à la lutte au sommet serait un beau cadeau. Sir Franck et ses hommes repartent en tout cas d'Australie avec 11 points, 10 de plus que Ferrari.
Bien entendu, il convient de ne pas enterrer trop tôt la scuderia: «On s'est relevé de situations pires que celle-là», rappelle Raikkonen qui sait de quoi il parle après avoir arraché miraculeusement le titre la saison passée à la dernière course.