C'est dire si, pour eux, le nouveau pilote McLaren, Lewis Hamilton, est un véritable don du ciel: voilà un pilote «ethnique» (on ne dit plus «noir» en Angleterre), surdoué, bel homme, gentil, pas prétentieux et qui a le sens de la famille - il s'occupe avec tendresse de son frère cadet, Nicholas, atteint d'un trouble moteur cérébral.

C'est dire si, pour eux, le nouveau pilote McLaren, Lewis Hamilton, est un véritable don du ciel: voilà un pilote «ethnique» (on ne dit plus «noir» en Angleterre), surdoué, bel homme, gentil, pas prétentieux et qui a le sens de la famille - il s'occupe avec tendresse de son frère cadet, Nicholas, atteint d'un trouble moteur cérébral.

Une histoire à même de faire pleurer dans les cottages, et qui, pour l'instant tient du conte de fées.

Il n'en fallait pas plus pour susciter un vent de folie en Angleterre. Les tabloïds se sont littéralement jetés sur Lewis Hamilton et sa famille, s'en gargarisent, en usent et en abusent.

Et pas toujours avec respect: samedi, le Daily Mirror, l'un des quotidiens les plus dégoulinants du Strand, a mis en ligne une conversation privée entre le jeune Lewis et sa petite amie - une anodine histoire de GPS en panne -, causant la colère de papa Hamilton. Ce dernier a immédiatement décidé de bannir les journalistes anglais de l'entourage de son fils.

Pourtant, il semble difficile de critiquer le jeune pilote Britannique. Hier, Lewis Hamilton a réussi l'exploit de terminer son premier Grand Prix sur le podium, exactement comme Jacques Villeneuve, ici-même, lors de ses débuts en F1 avec Williams, en 1996.

Une illustre référence qui laisse augurer le plus brillant des futurs pour Lewis Hamilton. En descendant du podium, le Britannique se montrait à la fois ému et joyeux. Il ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait. «C'est un sentiment fantastique, extrêmement fort. Je suis fou de joie d'être ici. Un podium pour mon premier Grand Prix, c'est au-delà de mes rêves les plus fous. J'ai travaillé si dur, pendant tant d'années pour en arriver là. Tout cela paie enfin».

Évidemment, en ce début de saison, la McLaren MP4-22 semble se poser comme l'une des deux meilleures monoplaces du plateau. La plus étonnante performance de Lewis Hamilton n'est donc pas vraiment d'avoir terminé troisième, mais plutôt d'avoir tenu tête pendant l'essentiel de la course à son coéquipier Fernando Alonso, double champion du monde et réputé génie du volant.

Ce n'est qu'au 43e tour, à l'occasion de son deuxième ravitaillement, que Fernando Alonso a réussi à reprendre le dessus sur son jeune coéquipier. «Fernando était très rapide, explique Hamilton. J'allais aussi vite que je le pouvais, mais j'ai perdu beaucoup de temps derrière les retardataires, ce qui lui a permis de se rapprocher juste derrière moi. Ce n'est pas facile de rester devant un double champion du monde. Ensuite, j'ai perdu au moins cinq secondes derrière une Super Aguri, et c'en était fini de mes chances... Cela dit, je savais que j'en avais déjà bien assez fait pour ma première course.»

La retenue et la modestie du jeune Anglais, après la cérémonie du podium, forcent l'admiration. Fêté par son écurie, assailli de félicitations, il est resté calme et souriant. Il pourrait bien imiter Jacques Villeneuve jusqu'à devenir champion du monde.