«J'ai l'impression que la voiture était bâtie pour tenir 24 heures et 10 minutes, pas une de plus», a dit le pilote français, visiblement soulagé que le marathon engagé un jour plus tôt se termine enfin.

«J'ai l'impression que la voiture était bâtie pour tenir 24 heures et 10 minutes, pas une de plus», a dit le pilote français, visiblement soulagé que le marathon engagé un jour plus tôt se termine enfin.

Son équipage, aussi composé de Pedro Lamy et Stéphane Sarrazin, a glissé la Peugeot no 8 au deuxième rang de l'épreuve, derrière le trio Audi composé d'Emanuele Pirro, Frank Biela et Marco Werner.

Les trois pilotes ont abattu un travail considérable durant la nuit pour se rapprocher de la tête, arrachant parfois jusqu'à trois secondes par tour au meneur.

La pluie, tant attendue, ne s'est manifestée que vers 13h. Alors que la plupart des pilotes levaient le pied, Bourdais a préféré foncer, espérant rattraper l'écart qui le séparait de l'Audi.

«On aurait dit qu'on disputait une course de bateaux tellement il pleuvait», a dit l'Allemand Frank Biela.

«Il y a eu beaucoup, beaucoup de discussions radio entre Sébastien et les puits à ce moment-là», ajoute Bruno Famin, le directeur technique de l'écurie. «Sébastien voulait continuer à attaquer, mais on craignait qu'il ne tape le mur. Finalement, tous les relevés de télémétrie montraient qu'il maîtrisait très bien la voiture.»

Dans les toutes dernières minutes de la course, la seule Peugeot 908 encore en piste a toutefois démontré des signes de faiblesse. Profitant d'une sortie de la voiture de sécurité, les mécaniciens de l'écurie ont inspecté le bolide sous toutes ses coutures. Carburateur, filtres à air, électronique: nul doute possible, le moteur était sur le point de rendre l'âme.

Bourdais est ressorti pour quelques tours au pas de marche, le temps de franchir le fil d'arrivée sous les acclamations de la foule, nombreuse malgré la pluie diluvienne.

Le Français s'est même garé un moment dans la dernière courbe du circuit, afin de laisser l'équipage victorieux franchir l'arrivée en premier. Un geste «sportif», typique de cet esprit de cordialité qui caractérise les 24 heures du Mans.

Au total, la Peugeot no 7 a effectué 359 tours de ce circuit monstrueux de plus de 13 km.

C'est bien au-delà des 3500 km que la voiture était parvenue à franchir en simulation.

«Nous avons atteint notre objectif, soit rallier le fil d'arrivée, a dit le patron de Peugeot Sport, Michel Barge. Nous avons fait encore mieux en occupant la deuxième marche du podium. Ce n'est quand même pas mal pour un prototype qui n'existait que sur une feuille blanche il y a 18 mois.»

Aperçu dans les paddocks samedi soir, le président du groupe Peugeot-Citroën, Christian Streiff, a déclaré que la marque était aux 24 heures du Mans pour encore 10 ans. Le duel Peugeot-Audi ne fait donc que commencer.