Des pilotes qui posent en compagnie des bénévoles du Grand Prix sur la grille de départ, une piste accessible aux coureurs à pied, des spectateurs privilégiés qui participent à la parade qui précède la course. Barcelone est le théâtre cette année de changements perceptibles, voulus par les nouveaux propriétaires de la F1, et qui consistent à rapprocher leur cirque de ses spectateurs. C'est un premier coup d'essai en Catalogne qui va se répercuter jusqu'à Montréal en juin. Suffisant pour attirer plus d'amateurs ?

François Dumontier vient chaque année au circuit de Montmelo en banlieue de Barcelone pour prendre en compte les demandes des participants au Grand Prix du Canada. Cette année, les défis sont élevés. Un peu plus que d'habitude.

Gros pneus, gros espaces

L'unique fournisseur de pneus Pirelli, par exemple, réclame beaucoup plus d'espace au circuit Gilles-Villeneuve. Mine de rien cette saison, les dimensions des pneus sont plus importantes et leur gamme s'est étoffée.

De quoi s'arracher un peu les cheveux de la tête pour le promoteur de la course montréalaise.

François Dumontier est débarqué également à Barcelone avec les plans des futurs garages et paddocks du circuit Gilles-Villeneuve, dont l'érection doit débuter dans un peu plus d'un an. Le but est de veiller, avec Ross Brawn, le directeur général Sports motorisés de Liberty Media, à ce que les nouvelles installations correspondent bien aux besoins des écuries.

Ça, c'est grosso modo tout ce qui concerne la piste. Pour les espaces réservés aux spectateurs, c'est une autre paire de manches, un autre mandat, une autre approche.

François Dumontier. Photo: Patrick Sansfaçon, La Presse

Nouveautés et innovations

« On va voir des nouveautés à Montréal pour les spectateurs, annonce François Dumontier. Liberty Media va s'adapter aux différents circuits. Par exemple, à Barcelone, il y a pas mal plus d'espace qu'à Montréal. On va s'asseoir avec eux pour voir ce qu'on va faire à Montréal, où on va le faire, etc. Ça part du principe, voulu par Chase Carey [PDG de Formula One Group, nouvelle structure dirigeante de la F1, NDLR], de rapprocher le public et de faire d'un Grand Prix un espèce de festival. On veut aussi aller en ville pour que les amateurs aient une place où aller poursuivre leur expérience, organisée par nous. »

Liberty Media arrive avec ses idées qui vont être adaptées à chaque site du Championnat du monde de F1. Les amateurs vont pouvoir circuler dans des zones d'activités qui leur sont uniquement dédiées, des sortes de « fans zones ». Ces changements s'opéreront au cours des deux ou trois prochaines années. Une approche qui tranche avec celle du régime précédent incarné par Bernie Ecclestone lui-même.

« La relation est différente, concède François Dumontier. Parce que le dialogue est plus facile et plus ouvert avec les dirigeants de Liberty Media qu'il ne l'a été dans le passé. J'ai une bonne relation avec M. Ecclestone, relation qui existe encore. Mais c'est quand même le jour et la nuit. Là, tu as des gens ouverts aux nouvelles idées, prêts à les regarder et à les bonifier. Et ça, ça change pour nous, les promoteurs. »