Avec Monaco et Melbourne, Montréal est l'une des trois courses de la saison les plus appréciées des pilotes de F1. Particulièrement exigeant pour les monoplaces, le circuit Gilles-Villeneuve est également redouté par ceux-ci.

On a beau être champion du monde et s'appeler Sebastian Vettel, le circuit Gilles-Villeneuve représente un véritable défi. «C'est une piste extrêmement rapide et très exigeante, ceinturée de rails de sécurité et de murs par endroits. Il y a un potentiel de risque élevé», commente d'emblée le pilote de Red Bull.

Au circuit Gilles-Villeneuve, les nombreux virages lents qui exigent du couple à leur sortie alternent avec les longues lignes droites au bout desquelles il faut aborder des virages à plus de 300 km/h.

«Dès le départ, il y a une zone dangereuse. Dans cette partie très étroite où deux virages se succèdent avant le virage Senna, il faut éviter les contacts avec les autres voitures, sinon c'est l'accident», ajoute Vettel.

Et ce n'est pas la seule difficulté. «La chicane à la sortie du secteur 1 requiert de bons appuis au freinage et à l'accélération», estime pour sa part Cedrik Staudohar, chef du soutien logistique de Renault pour l'écurie Caterham.

C'est à cet endroit, en 2011, avant la ligne droite du pont de la Concorde, que Vettel a freiné trop tardivement, manquant de peu de faire un tête-à-queue sur la piste complètement trempée et voyant ainsi Jenson Button s'envoler vers la victoire.

Si l'approche de l'Épingle peut être délicate à négocier - comme l'a appris à ses dépens Robert Kubica, en 2007, au volant de sa Sauber -, tous les pilotes désignent le même grand danger: le fameux «mur du Québec», situé dans le dernier virage avant la ligne d'arrivée. «Tu apprends à le connaître si tu t'écartes de quelques centimètres de trop sur la droite», illustre Vettel.

Ce muret de protection, où l'on pouvait lire auparavant «Bienvenue au Québec», a vu de nombreux pilotes s'écraser. Situé à la sortie de la dernière chicane avant l'arrivée, il a été reculé pour qu'on y place une rangée de pneus. Juste avant d'aborder cette chicane, les pilotes atteignent une vitesse de 315 km/h.

«À Montréal, chacune des chicanes est une occasion de rattraper ou de perdre du temps, explique Daniel Ricciardo. Mais le virage crucial est probablement le dernier. Tu arrives à très haute vitesse. Si le freinage est bien négocié, tu gagnes du temps. Et la manière de passer sur les vibreurs peut faire gagner du temps aussi. Le revers de la médaille, c'est qu'il est très facile de commettre une erreur et de se retrouver dans le mur.

«Certains gars vont jouer la sécurité et sacrifier un demi-dixième pour passer là sans embûches, d'autres vont prendre le risque d'aller à fond pour essayer de gagner un petit peu de temps, ajoute le coéquipier de Vettel. Plus tu seras proche du mur, plus tu seras rapide.»

Les caractéristiques de ce tracé ont pour conséquence que les pneus, les freins et le moteur sont très sollicités.

«Le circuit n'est pas utilisé le reste de l'année, l'adhérence changera donc beaucoup des courses précédentes», estime le pilote de Lotus, Romain Grosjean.

Les freins feront l'objet d'une évaluation particulière au cours des essais libres de vendredi.

«Le moteur sera aussi très sollicité avec ces freinages brusques dans les chicanes et ces longues accélérations en ligne droite. Le module de récupération d'énergie au freinage sera beaucoup mis à contribution. Les longues lignes droites solliciteront l'autre module qui alimente le turbo, une forte réponse à l'accélération sera déterminante pour diminuer les temps au tour», conclut Cedrik Staudohar.

Gageons que la voiture de sécurité sera également en piste...