Le Britannique Jenson Button (McLaren-Mercedes) a signé mercredi le meilleur temps de la 2e journée des essais de préparation à la saison 2014 de Formule 1, sur le circuit de Jerez, et Nico Rosberg (Mercedes-AMG) a bouclé 97 tours.

Au-delà des temps, peu significatifs car réalisés par des pilotes ne cherchant pas du tout la performance, c'est le nombre de tours effectués qui peut donner matière à une première réflexion: 248 tours en deux jours pour les trois équipes dotées de moteurs Mercedes (en comptant aussi Force India et Williams), contre 138 pour les moteurs Ferrari de la Scuderia et de Sauber, et 19 seulement pour les trois membres de la famille Renault (Red Bull, Toro Rosso, Caterham) présents à Jerez (Lotus a déclaré forfait).

«On a vu un problème d'alimentation électrique sur chacune de nos voitures, lié à la batterie, qui est long à réparer. Nous avons ici les pièces nécessaires, mais ce sont des opérations qui durent quelques heures. Ça fait partie du processus de développement», a expliqué Rémi Taffin, de Renault Sport F1, en fin de journée, debout derrière un grand camion jaune du motoriste français.

«Ce n'est pas plus facile que prévu. Le but de ces deux premiers jours était de mettre en place, sur la piste, les blocs de construction» des nouvelles monoplaces équipées de moteurs V6 turbo hybrides de 1,6 litre de cylindrée, a résumé James Allison, le nouveau directeur technique de Ferrari, une écurie qui a Lego comme partenaire.

«C'était aussi de programmer les voitures, en rentrant les milliards de chiffres nécessaires pour que ça fonctionne», a ajouté Allison, «et de voir comment tous les systèmes, et surtout les fluides que nous avons à bord, arrivent à rester à température raisonnable. Ce sont des fondations extrêmement importantes pour la suite de notre travail».

McLaren a vraiment commencé mercredi à empiler les blocs puisque Button, champion du monde 2009, n'avait pas roulé du tout mardi, sa MP4-29 n'étant pas prête. Et il a d'abord été obligé d'utiliser des pneus Pirelli intermédiaires, le matin, car la piste avait été arrosée par la pluie, dans la nuit, puis par un camion-citerne, tôt le matin, afin de tester la nouvelle gamme de pneus italiens.

Le son des années 80

L'Anglais a finalement devancé, sur la feuille de temps, les deux Finlandais Kimi Räikkönen (Ferrari) et Valtteri Bottas (Williams-Mercedes), devant quelques grappes de spectateurs qui ont vu revenir le soleil en fin de matinée. Les pilotes ont alors passé des pneus «slicks», pour piste sèche, et le débat a continué sur le bruit des moteurs 2014. Pour Nico Rosberg, le pilote Mercedes, il évoque «les vidéos de F1 des années 80, et le son des moteurs turbo de l'époque» à laquelle son père Keke est devenu champion du monde.

Le Mexicain Esteban Gutiérrez (Sauber) a provoqué le premier drapeau rouge, en partant dans le bac à graviers, ce qui a obligé la dépanneuse à intervenir. Son compatriote Sergio Pérez a continué de découvrir la Force India et toute l'équipe indienne, soit sa troisième écurie en trois ans (Sauber en 2012, McLaren en 2013, et donc Force India). Il a lui aussi provoqué un drapeau rouge, l'après-midi, quand il est tombé en panne sur le circuit, tout comme le Suédois Marcus Ericsson (Caterham), débutant en F1.

Le quadruple champion du monde en titre, l'Allemand Sebastian Vettel (Red Bull), n'a bouclé que huit tours puis son écurie a arrêté les frais, en raison d'un problème de récupération d'énergie sur son moteur Renault. Quant à l'écurie Toro Rosso, qui découvre cette saison le moteur français, elle est restée bloquée dans le garage, toute la journée, à cause d'un «problème électrique».

L'écurie russe Marussia est enfin arrivée sur le circuit espagnol, avec deux jours de retard, et espérait faire démarrer jeudi sa nouvelle monoplace, désormais équipée d'un moteur Ferrari. Max Chilton la fera débuter, puis Jules Bianchi prendra le relais vendredi.