Sebastian Vettel, vainqueur de neuf des quinze Grands Prix déjà courus en 2013, devrait selon toute vraisemblance coiffer une quatrième couronne mondiale dimanche en Inde, où il est arrivé cette semaine riche de 90 points d'avance sur Fernando Alonso (Ferrari).

La tenue du Grand Prix d'Inde à Buddh, dans la banlieue de New Delhi, était momentanément en suspens jeudi, un juge de la Cour Suprême ayant prévu de statuer sur son sort vendredi en raison de taxes non-payées pour l'édition 2012.

Mais l'engagement passé de Bernie Ecclestone, le grand argentier de la F1, de payer les sommes dues pour permettre le déroulement de la course permettait d'envisager une solution à l'amiable, même à la dernière minute, sur fond de contexte politique local compliqué.

Contrairement à Suzuka, où l'insatiable Vettel devait absolument remporter le GP du Japon pour rendre possible un quatrième sacre anticipé, «Baby Schumi» n'a pas besoin de gagner en Inde pour rejoindre Alain Prost sur les tablettes du Championnat du monde de F1.

L'Allemand peut même se permettre de laisser gagner Alonso et se contenter de terminer dans le top 5, lui qui a terminé dans les quatre premiers 14 fois sur 15 cette saison. La seule exception, c'était Silverstone, où la boîte de vitesses de sa Red Bull l'avait lâché alors qu'il était en tête.

Sauf que ledit Vettel n'a pas du tout l'intention de laisser passer l'occasion de remporter son 10e Grand Prix de la saison, lui qui a tout raflé depuis fin août à Spa-Francorchamps. «Ils ont trouvé quelque chose de très efficace, qui améliore beaucoup leurs performances depuis Spa», ont dit en substance les responsables de Mercedes-AMG, certains de manière plus diplomate que d'autres...

Lotus rêve de la deuxième place

Depuis Spa, les Red Bull sont de facto intouchables, et les Mercedes moins performantes, comme les Ferrari. Du coup, Lotus se met à rêver d'une deuxième place au championnat constructeurs, dans la foulée des deux podiums que vient d'enchaîner Romain Grosjean en Corée et au Japon. Quant à Kimi Räikkönen, «il n'a pas encore tiré un trait sur 2013», selon son patron Eric Boullier, même s'il retourne cet hiver chez Ferrari.

Lotus continue pour sa part de développer ses voitures pour bien finir 2013. Idem pour Sauber, dirigée par une Autrichienne d'origine indienne, Monisha Kaltenborn, qui a placé ses deux pilotes dans le top 10 en Corée et vise désormais la sixième place, toujours détenue par Force India, l'équipe de Vijay Mallya.

Ce sera le duel entre Indiens de ce Grand Prix d'Inde, avant qu'il ne disparaisse du calendrier de la F1 en 2014.

Dommage, aux dires de Mark Webber, qui aura lui aussi quitté la F1 la saison prochaine.

«L'Inde est un pays unique, pour toutes sortes de raisons», juge «l'autre» pilote de Red Bull Racing, dans le communiqué de présentation de cette 16e manche.

«Ils ont fait un circuit très exigeant pour la voiture et le pilote, une piste où on peut vraiment pousser une F1 à la limite. C'est très rapide, avec de belles ondulations», ajoute le vétéran du plateau 2013.

À 37 ans bien tassés, l'Australien n'a plus que quatre Grands Prix sur son agenda, avant de retourner en endurance en 2014, chez Porsche.