Mercedes-AMG revient à Shanghai sur la piste du Grand Prix de Chine où Nico Rosberg avait remporté en avril 2012 sa première et seule victoire en Formule 1, et cela trois semaines après le premier podium de Lewis Hamilton dans une «Flèche d'argent», en Malaisie.

Les deux premières sorties de l'écurie allemande en 2013 ont montré que la restructuration en cours, pilotée par deux patrons autrichiens, Niki Lauda et Toto Wolff, commençait à porter ses fruits, d'autant que Ross Brawn continue à jouer pleinement son rôle de directeur.

C'est Brawn lui-même, ancien mentor de Michael Schumacher chez Ferrari, qui a créé cette équipe début 2009, sous l'appellation Brawn Grand Prix, en reprenant les actifs de Honda F1. Et c'est lui qui l'a revendue quelques mois plus tard à Mercedes, tout auréolée de deux titres mondiaux et huit victoires en une seule saison.

Après, c'était plus compliqué. La nouvelle équipe technique, recrutée à prix d'or dans diverses écuries, a mis un peu de temps à travailler ensemble, et le tandem Schumacher-Rosberg, alliance supposée parfaite de l'expérience et de la fougue, n'a pas tenu toutes ses promesses. Du coup, les actionnaires de Daimler ont commencé à s'impatienter.

Changement de stratégie à l'automne, dans la foulée des retraites de «Schumi» et Norbert Haug, l'ex-journaliste devenu grand manitou de Mercedes Motorsport pendant plus de 20 ans. Hamilton a été débauché chez McLaren à l'automne, suivi de Paddy Lowe, le directeur technique de l'écurie anglaise, qui devra attendre fin 2013 pour apporter toute son expérience.

Hamilton et Rosberg à égalité

La marque à l'étoile n'a plus le droit à l'erreur, après trois saisons de rodage, et pas le droit de tout gâcher par des consignes de course frustrantes, injustifiées ou prématurées: «Mercedes n'aura pas de pilote N.1 ou N.2», a affirmé Rosberg jeudi. «Nous avons bien mis cela au point et c'est très clair pour l'avenir», a-t-il expliqué, très confiant.

«L'important, c'est que tout ait été réglé, quoi qu'il arrive, si je suis devant et Lewis derrière, ou vice versa, et nous le respecterons», a ajouté le jeune Allemand, très heureux d'avoir désormais comme coéquipier le champion du monde 2008, à la fois l'une des références de la F1 moderne, son ex-rival en karting et son nouveau voisin à Monaco.

Quand il a été interrogé sur sa victoire de 2012, Rosberg a dit qu'il avait «hâte d'entamer ce week-end» de F1 et qu'il était «énormément motivé» sur cette piste où il a «souvent mené ces dernières années. C'est une piste qui me convient bien, à ma voiture aussi, et je suis convaincu que je peux faire vraiment un bon résultat ici», a-t-il commenté.

Ce qui a le plus changé, c'est que «les pneus de cette année sont différents, du coup la situation est complètement nouvelle, on ne peut pas vraiment comparer. Il faut s'adapter aux conditions du week-end, surtout en travaillant bien vendredi et samedi matin (aux essais libres) pour tout optimiser en prévision de la course», a expliqué Rosberg.

En adoptant la formule préférée de McLaren, deux pilotes à statut égal, sans traitement de faveur, Mercedes-AMG s'est garanti, pour l'instant, une certaine sérénité. L'objectif est évident, remonter dans la hiérarchie de la F1, plus haut que ce cinquième rang de 2012 indigne des moyens engagés par le seul constructeur engagé, à part entière, dans la F1 actuelle.