À l'image des multiples morceaux de gommes essaimant le circuit de Sepang, le Grand Prix de Malaisie pourrait laisser des traces dans les paddocks, du côté de Red Bull et de Mercedes. Au point où on en oublierait presque le spectacle auquel on a eu droit sur la piste et dans les puits dimanche. Malaise.

Sebastian Vettel est-il le grand vainqueur de cette deuxième course du calendrier de Formule 1? Son dépassement au 46e tour, dimanche, suscitera sans doute bien des discussions dans les chaumières et surtout dans les paddocks. Doit-on reconnaître l'audace du champion du monde et admirer le spectaculaire mano a mano avec son coéquipier Mark Webber à cet instant précis de la course ? Ou doit-on condamner ce non-respect des consignes et de son partenaire qui filait alors vers une victoire méritée?

Vettel a beau s'être excusé aussitôt la course terminée, il n'en reste pas moins que le pilote Red Bull a seulement considéré qu'il avait «juste fait une erreur». «Tout simplement.»

Certes, il est le pilote numéro 1 chez Red Bull. Certes, après le dernier changement de pneus de Webber, Vettel est alors plus rapide et sa voiture a plus de rythme, fondant ainsi sur son adversaire du jour. Et certes, la passe d'armes est de toute beauté.

Mais comme l'a dit son directeur d'écurie à la radio dans les secondes qui ont suivi, la manoeuvre était «stupide» ou «folle» - selon la traduction que l'on veut en faire. Dans pareille situation, Vettel a pris le risque d'envoyer sa voiture et celle de son coéquipier dans le bac à sable, privant hypothétiquement Red Bull d'un doublé. Ça, on ne l'aurait pas aimé chez Red Bull. Et ça - ce dépassement -, on n'a pas franchement apprécié au sein de l'écurie autrichienne. Mark Webber ? Son attitude sur le podium en dit long.

Il en est un autre qui n'a pas apprécié l'issue de la course. Une autre pilote numéro 2, au sein d'une écurie phare.

Alors que Vettel a définitivement pris les commandes de ce Grand Prix, Nico Rosberg a très justement fait remarqué à la radio qu'il était plus rapide que son coéquipier Lewis Hamilton, alors troisième. Demandant indirectement l'autorisation de le dépasser. Des puits, la réponse de Mercedes a été laconique: «négatif.»

Rosberg n'a pas apprécié sous son casque.

Une autre belle bagarre en piste pour une autre explication à venir entre direction et pilotes.

Rien d'inusité à vrai dire dans le monde de la Formule 1. À ceci près que nous en sommes qu'au deuxième Grand Prix de la saison...

Ces deux épisodes nous ont presque fait oublier le spectacle auquel on a eu droit sur la piste et dans les puits dimanche. Massa (5e) qui limite la casse chez Ferrari après l'abandon d'Alonso dès le deuxième tour. Räikkönen (7e) qui se débat pour arracher une septième place. Ou encore, fait cocasse, Hamilton qui rentre aux puits chez... McLaren. Dans la même veine, on mentionnera l'accrochage incroyable dans la ligne des puits entre Jean-Eric Vergne (Toro Rosso) et Charles Pic (Caterham).

Oui, il y avait de l'électricité dans l'air à Sepang dimanche.