McLaren et Red Bull, en dominant une séance d'essais libres chacune sur le circuit très sélectif de Suzuka, ont affiché clairement leurs ambitions au Grand Prix du Japon, leurs pilotes monopolisant les premières lignes des feuilles de temps de vendredi.

Jenson Button (McLaren), vainqueur l'an dernier à Suzuka, a ouvert le feu en dominant la première séance, sur une piste dont la portion resurfacée récemment ne permettait pas de faire des miracles. Il a devancé son coéquipier Lewis Hamilton, le futur pilote Mercedes, et l'Australien Mark Webber (Red Bull).

Puis Webber, qui a déjà gagné deux fois cette saison (Monaco, Silverstone) avant de décrocher dans la course au titre, a répliqué en améliorant de deux secondes le meilleur chrono de Button: 1:32,493, grâce à un asphalte de plus en plus adhérent dans la portion refaite.

«Ça fait du bien d'avoir du beau temps», s'est réjoui Webber. «On a fait tout ce qu'on voulait et on aura beaucoup de données à examiner ce soir avec les ingénieurs. C'est un circuit très exigeant et nous avons encore des progrès à faire pour améliorer l'équilibre général de la voiture».

L'Australien a devancé de deux dixièmes Hamilton et de trois dixièmes son coéquipier Sebastian Vettel, double champion du monde en titre et vainqueur il y a 15 jours à Singapour.

«J'ai vraiment le "job le plus cool", Suzuka est un circuit phénoménal», a réagi Hamilton, content de l'équilibre de sa voiture et convaincu qu'il aurait pu faire «aussi bien que Mark» s'il avait réussi un «tour optimal».

Schumi hors-piste

«J'étais un peu nerveux ce matin (17e chrono de la première séance) et ça allait mieux cet après-midi, mais il faut qu'on fasse encore un pas en avant», a dit Vettel. «Ce circuit est tellement fantastique, on prend tellement de plaisir qu'on ne veut jamais rentrer au stand, on préfère rester sur la piste», a-t-il ajouté, enthousiaste.

Le meneur du Championnat, Fernando Alonso (Ferrari), a réussi le cinquième temps de l'après-midi, derrière Nico Hülkenberg (Force India). L'autre monoplace indienne a été éliminée dès le début de cette deuxième séance, quand Paul di Resta, à son premier tour lancé, est sorti de la piste et a abîmé sa suspension.

«J'ai été un peu trop ambitieux, j'ai mis deux roues dans l'herbe et j'ai perdu le contrôle de la voiture. C'est dommage car ça donne du travail en plus à mes mécaniciens, mais sur ce circuit il faut toujours être à la limite pour évaluer le comportement de la voiture, alors ce sont des choses qui arrivent», a expliqué l'Écossais, longtemps pressenti pour remplacer Hamilton chez McLaren.

Au lendemain de l'annonce de sa retraite définitive, Michael Schumacher a eu des hauts et des bas: cinquième chrono le matin, sur une piste piégeuse, et erreur de débutant l'après-midi, comme souvent cette saison. Ses pneus sont passés dans l'herbe au même endroit que di Resta et sa Mercedes a fini dans les pneus, à un quart d'heure de la fin de la séance.

«Nous avons eu deux séances assez animées, avec beaucoup de voitures sur la piste», a résumé «Schumi», 43 ans, après un bref passage au centre médical, par précaution. Comme toujours, le septuple champion du monde allemand a donné une explication rationnelle pour minimiser son erreur: «Je pense que j'étais trop concentré sur le virage suivant». Sacré Michael, toujours à la limite... et de plus en plus drôle.