Pascal Aragnouet est aux moteurs ce que le chirurgien est au coeur: la personne - ou l'une des personnes - la plus essentielle au bon fonctionnement de la mécanique interne. Derrière son titre de technicien motoriste se cache une fonction dont une bonne partie du travail se fait avant la course.

Au service de Renault Sport - fournisseur de moteurs - depuis plus de 20 ans, mais délégué à l'équipe Williams uniquement, ce Français de 49 ans répète une routine «passionnante» tous les week-ends de Grand Prix.

«On est deux, tient-il à préciser. Chacun sort une voiture et il y a un travail en commun fait en amont sur les moteurs.»

Auparavant, son métier ne consistait qu'à faire de la mécanique. Depuis, la gestion de pièces, l'informatique et la télémétrie ont pris beaucoup de place. «On s'occupe de la voiture par télémétrie, de l'installation du moteur sur la voiture, de la préparation des moteurs au garage, de la préparation en usine des pièces de secours. Et on s'assure que les moteurs sont à la bonne définition.»

Quand il arrive sur un Grand Prix, il termine l'installation des moteurs, prépare l'informatique, démarre les voitures, vérifie que tout fonctionne et voit à ce que les moteurs de secours soient équipés des bonnes pièces.

Le vendredi soir, le moteur est démonté et inspecté, puis on installe le «moteur course» pour le samedi, jour des qualifications. Celui-ci sera aussi au départ le dimanche. Seulement huit moteurs sont autorisés par pilote dans toute une saison! «On n'utilise pas le même moteur entre le vendredi et le week-end pour faire le moins de kilométrage possible. Le moteur du samedi et du dimanche est du même genre que celui du vendredi, mais il est plus frais, sans être forcément neuf. On utilise des moteurs plus vieux le vendredi, qui est une journée d'essais.»

Et le Grand Prix de Montréal? «Il est assez dur pour les moteurs avec ses très longues lignes droites. Il y a énormément d'accélérations à fond», analyse le technicien. Du travail en perspective. «Mais Montréal est mon Grand Prix préféré», conclut Pascal Aragnouet.