Le journaliste pose une question au préparateur physique. «Alors, l'accélération et le freinage, c'est si dur qu'on le dit sur le cou?»

Celui-ci réfléchit, puis lance cet avertissement: «Si vous et moi étions au volant d'une Formule 1, nos têtes rouleraient par terre probablement en moins de 10 tours! Parce que nos cous ne sont pas capables de soutenir les accélérations et le freinage. Ils tiendraient peut-être deux tours puis ils lâcheraient. Notre tête ne tiendrait plus droit!»

Bien sûr, un pilote de F1 doit avoir une tête qui tient bien droit et c'est ici que Simon Fitchett entre en jeu. Ce grand gaillard barbu est le préparateur physique du pilote de l'écurie Sauber Sergio Perez.

Perez, comme tous les autres pilotes, est suivi de près. Son conditionnement physique est une affaire sérieuse. Le gros de l'ouvrage a lieu dans la saison morte et entre les courses. La priorité est de s'assurer que le cou du pilote puisse soutenir les changements de vitesse. L'inverse peut entraîner une série de problèmes.

«Il pourrait se blesser sur le plan musculaire, mais aussi à la colonne vertébrale. Un cou trop faible, dans une F1, peut entraîner une subluxation lorsque les os bougent de leur axe, explique Simon Fitchett. Et ce n'est pas une bonne chose, parce que ça entraîne un déséquilibre des muscles.»

Le cou n'est pas l'unique sujet d'attention du préparateur physique, qui s'assure de la bonne forme physique générale du pilote. «On surveille aussi l'alimentation, la condition physique, et on fait office de coach mental. On est un peu assistant personnel aussi», explique Fitchett, qui a commencé sa carrière auprès de David Coulthard.

Il passe donc «beaucoup, beaucoup» de temps avec son pilote. C'est un emploi à temps plein, qui permet au préparateur physique de vivre la vie du paddock. Pour le meilleur et pour le pire. «J'habite en Angleterre, mais je n'y suis jamais, note-t-il. Je vais passer trois ou quatre jours chez moi dans les deux prochains mois. C'est un peu fou...»