On pouvait voir hier que Fernando Alonso n'était pas de bonne humeur. Sa façon cavalière de refuser de répondre aux questions des reporters ne mentait pas.

Il était pourtant chez lui. L'Espagne le rend-elle si maussade?

Peut-être. Car, pour Alonso, soumis à la pression incessante de la presse italienne et des tifosi de Ferrari, piloter chez lui vient accroître l'inconfort.

Champion du monde en 2005 et en 2006, Alonso connaît un début de saison mitigé. Il a remporté une course, le Grand Prix de Malaisie, mais ne se satisfait pas du cinquième rang du classement des pilotes; tout comme Ferrari, quatrième chez les constructeurs.

«Faire de notre mieux»

Les Espagnols aimeraient quant à eux qu'il répète l'exploit de 2006, quand le natif des Asturies avait remporté le Grand Prix d'Espagne. Plusieurs amateurs ibériques criaient d'ailleurs son nom hier dans les stands, lorsqu'ils apercevaient ne serait-ce que son ombre dans les puits. Et les journalistes n'ont pas manqué de le citer dans leurs questions.

Lorsqu'Alonso accepte finalement d'y répondre, voici ce qu'il en dit: «On va donner notre 100 %. On ne peut pas promettre quoi que ce soit. Ce n'est pas un exercice mathématique, c'est un sport, a-t-il rappelé d'un air renfrogné. On s'entraîne pour faire de notre mieux. On va prendre soin de chaque détail, comme on le fait toujours, et essayer de terminer à la meilleure position possible. Mais nous ne pouvons pas promettre quoi que ce soit.»

L'unique espoir

Bien sûr, une victoire en Espagne serait magique pour Alonso. Celle de 2006 est la plus belle de sa carrière, a-t-il confié au quotidien sportif espagnol Marca, aux côtés de celle sur le circuit italien de Monza, en 2010.

Les fans espagnols rêvent d'un nouvel exploit. Ils ne peuvent d'ailleurs miser que sur lui. L'autre Espagnol sur la grille, le vétéran Pedro de la Rosa, l'a lui-même admis en conférence de presse hier: «Nous ne pouvons pas promettre de victoire. Fernando le pourrait», a-t-il lancé à la blague.

Personne ne demande à De la Rosa et à l'écurie tout ibérique HRT de défendre les couleurs espagnoles. Le pilote et son équipe ferment leur classement respectif. Toute la pression repose donc sur les épaules d'Alonso. À Barcelone plus que nulle part ailleurs.