Les espoirs de Fernando Alonso d'enlever un troisième championnat des pilotes pourraient tourner court si l'écurie Ferrari écope d'une sanction supplémentaire lors d'une audience disciplinaire, mercredi, pour avoir contrevenu aux règlements lors du Grand Prix d'Allemagne.

L'écurie italienne a déjà été sanctionnée d'une amende de 100 000$ US pour avoir influencé l'issue de la course en demandant au pilote brésilien Felipe Massa de laisser passer Alonso, qui a éventuellement remporté l'épreuve, le 25 juillet.

Massa avait mené 49 des 67 tours avant de céder sa première position à Alonso peu après avoir reçu un message radio. Les deux pilotes avaient évité les sanctions.

Avec encore six courses à disputer cette saison, Alonso accuse 41 points de retard derrière Lewis Hamilton (McLaren) - qui domine le championnat avec 182 points - mais il conserve des chances mathématiques de gagner le titre.

L'Espagnol perdrait 25 points s'il est privé de sa victoire à Hockenheim par le Conseil mondial du sport automobile, mercredi, une décision qui aurait sans doute pour effet de l'éliminer de la course au championnat avant le Grand Prix d'Italie, dimanche.

En Allemagne, les commissaires de course n'ont pas invalidé le doublé des Ferrari mais ils ont déterminé que l'équipe italienne avait violé l'article 39.1 des règlements, qui interdit les consignes d'équipe visant à influencer l'issue d'une course, et l'article 151 (c) du code international sportif en jetant du discrédit sur le sport.

L'article 39.1 a été adopté à l'issue de la saison 2002 après une consigne de Ferrari qui avait demandé à Rubens Barrichello de laisser la victoire à Michael Schumacher au Grand Prix d'Autriche. À l'époque, le président actuel de la FIA Jean Todt agissait comme directeur de l'écurie Ferrari.

L'actuel responsable de Ferrari, Stefano Domenicali, a nié toute faute dans cette affaire, même si Massa a reçu un message radio d'un ingénieur lui disant que Alonso était plus rapide que lui. Ce message a été perçu comme une consigne claire de laisser passer son coéquipier. Domenicali avait expliqué après la course que l'équipe désirait seulement garder Massa au courant des derniers développements et que Ferrari ne lui avait donné aucune instruction explicite.

La FIA a précisé, mardi, qu'elle ignore si Massa et Alonso assisteront à cette audience à ses quartiers généraux de Paris et n'a pas voulu confirmer les informations selon lesquelles les deux pilotes pourraient témoigner par vidéoconférence.

Le mois dernier, l'ancien président de la FIA Max Mosley - un proche de Todt - avait déclaré que Ferrari devrait perdre ses points pour avoir contrevenu aux règlements et il a ajouté que l'interdiction des consignes d'équipe devraient être maintenue.