Après trois week-ends sans Formule 1, les Red Bull, meilleures monoplaces du plateau, sont favorites du Grand Prix de Belgique, sur le long circuit de Spa-Francorchamps (7 km), mais McLaren et Ferrari, avec un Fernando Alonso optimiste, vont aussi viser la victoire.

Le GP de Hongrie avait permis à Mark Webber, vainqueur, de prendre la tête du championnat pilotes, et à Red Bull de dépasser McLaren à celui des constructeurs. Mais l'Australien (161) n'a que quatre points d'avance sur Hamilton (157) et dix sur son coéquipier Sebastian Vettel (151).

 

Il y a le même écart de points, dix, entre Hamilton et le champion du monde en titre, Jenson Button (147), donc rien ne peut encore être figé dans ces deux équipes, en prévision de la fin de saison, en termes de pilotes N.1 et N.2. Il n'y a que chez Ferrari où la situation est claire: 44 points d'avance pour Fernando Alonso (141) sur Felipe Massa (97).

 

Justement, chez Ferrari, Alonso a passé le mois d'août à répéter qu'il se donnait «50% de chances» de conquérir son 3e titre mondial. Le nouveau barème de points l'incite à penser que 20 points de retard sur Webber, à sept manches de la fin, ce n'est pas grand chose à rattraper pour un pilote de son calibre, désormais N.1 affiché de la Scuderia Ferrari.

 

L'Espagnol fonde son optimisme sur la rivalité entre les deux pilotes Red Bull, d'une part, et sur les qualités de sa monoplace rouge, d'autre part. Ce circuit de Spa où Kimi Räikkönen s'était imposé l'an dernier, pour la quatrième fois, avant de quitter Ferrari pour se reconvertir en rallyman, ne tolère pas la médiocrité. Il n'y a aucune raison que ça change.

 

Barrichello: 300 GP au compteur

Chez McLaren aussi, Hamilton et Button ont de bonnes raisons de viser une rentrée réussie à Spa. Les deux derniers champions du monde s'entendent comme larrons en foire et ont plusieurs fois prouvé qu'une vraie course d'équipe, sans manoeuvre stupide, était synonyme de gros points à l'arrivée, même sans gagner.

 

«Je pense qu'on peut trouver encore de l'appui aérodynamique en plus sur notre voiture, qu'on n'a pas encore exploité, donc on travaille très dur sur ce point», a dit Hamilton jeudi. «C'est très important sur ce circuit, où il y a beaucoup de virages à très grande vitesse. Je pense qu'on sera un peu mieux qu'en Hongrie et j'espère que le ciel va se dégager».

 

Sur ce circuit belge où les meilleurs pilotes, pied lourd et idées claires, sont avantagés, on voit mal comment le club des cinq (Webber, Vettel, Hamilton, Button, Alonso) pourrait être inquiété par le reste de la troupe. À moins que la météo capricieuse des Ardennes belges ne vienne semer la zizanie dans le peloton, comme quand Damon Hill avait fait gagner sa Jordan en 1998.

 

Le seul qui peut prétendre aussi à une place d'honneur, sur la base de ses qualités de pilote et de la longueur de son palmarès (six victoires à Spa), s'appelle Michael Schumacher (Mercedes). Sauf qu'il sera pénalisé de dix places sur la grille de départ à cause de sa manoeuvre dangereuse à Budapest, quand il a tassé Rubens Barrichello contre le muret des stands, à près de 300 km/h.

 

Très positif, «Schumi» a rappelé jeudi qu'il avait longtemps considéré Spa comme son «salon» et trouvé «particulièrement excitant» de devoir remonter dix places sur la grille. «Ca va rendre ce week-end encore plus spécial», a même ajouté le septuple champion du monde. Il compte sur une météo changeante, soit l'inverse d'Hamilton, pour faire une belle remontée.

 

Son ancien souffre-douleur, le gentil Barrichello, disputera à Spa son 300e Grand Prix de F1. Au volant de sa Williams, il tentera une fois de plus, au gré des incidents de course, de s'immiscer dans le peloton de tête. Un podium pour Rubens en Belgique, au milieu des cinq caïds, serait un authentique exploit.