Lewis Hamilton a conquis samedi la pole position du Grand Prix d'Abou Dhabi de Formule 1, dernière épreuve de la saison à l'intérêt sportif limité, les titres pilotes et constructeurs ayant été décernés au Brésil.

Le pilote britannique de l'écurie McLaren-Mercedes, extrêmement rapide dès les essais libres, s'est littéralement envolé en qualifications, réussissant un meilleur tour 7/10e plus rapide que celui de l'Allemand Sebastian Vettel, qui le suit.

«Très clairement, nous avons été compétitifs tout le week-end. Je n'avais pas de doute particulier sur le fait que nous pouvions signer la pole. Mais il aurait pu se produire n'importe quoi. Cela aurait été très simple de faire des erreurs, ce qui, heureusement, ne m'est pas arrivé», a-t-il commenté.

Piloter a été «aussi amusant que ça en a eu l'air. C'est, je pense, la meilleure voiture que j'ai eue de l'année. Ce circuit lui convient très bien», a estimé le champion 2008, qui a confié s'être «amélioré constamment» durant les qualifications.

Dommage pour Hamilton que 2009 n'ait pas été à la hauteur de sa fin de saison, qui l'a vu revenir au contact des meilleurs et même les dépasser au volant d'une McLaren-Mercedes très compétitive. Le Britannique, depuis le GP de Hongrie, a remporté deux courses et s'est accaparé quatre poles.

Sebastian Vettel doit également se mordre les doigts d'avoir laissé le champion Jenson Button prendre le large en début de saison. Car depuis trois courses, les Red Bull sont bien au-dessus des Brawn GP.

En témoigne son deuxième temps. «C'est le maximum que nous pouvions faire», a remarqué l'Allemand, qui s'est dit surpris par le «gros écart» le séparant d'Hamilton.

«Pousser» Brawn GP

«La voiture marche bien. Mais il semble que le bouton Kers que nous avons sur le volant ne marche pas, ce qui ne nous arrange pas», a ironisé Vettel, en référence à ce système transformant l'énergie des freinages en chevaux supplémentaires. Ce dispositif dont bénéficient les McLaren-Mercedes procure un avantage de 4/10e au tour à Abou Dhabi.

Le coéquipier de Vettel, l'Australien Mark Webber (3e), a de son côté adopté une attitude résolument détachée par rapport au dernier Grand Prix. Conscient de la quasi-impossibilité à battre Hamilton, il a inventé en conférence de presse une stratégie de course improbable pour parvenir à ses fins.

«Demain, on ne ravitaille pas. On met simplement les pneus tendres pour le dernier tour. Et on le dépasse comme ça», a-t-il asséné, faussement sérieux.

Témoin de l'investissement moindre des pilotes et de leur encadrement, Rubens Barrichello (Brawn GP, 4e) a indiqué avoir dû «pousser son équipe» en rappelant qu'il «restait une course et que c'était pour cela que (nous étions) ici», sans quoi «il ne servait à rien de venir».

«À un moment du week-end, les gens étaient un peu paresseux, moi inclus. C'est la nature humaine. Nous courons parce que nous aimons cela. Tout le monde était très heureux d'avoir gagné le titre pilote et constructeur», a poursuivi le Brésilien d'un ton badin.

Jenson Button, qui s'est dit plus tranquille maintenant qu'il est sacré, n'en a pas moins avoué sa frustration après une cinquième place en qualifications due à un problème mécanique.

«C'est dommage parce que j'avais le potentiel pour une meilleure performance aujourd'hui. J'aurais dû me battre pour le premier rang derrière Lewis», a-t-il affirmé.

Voici la grille de départ :

1re ligne:

Lewis Hamilton (GBR/McLaren-Mercedes)

Sebastian Vettel (GER/Red Bull-Renault)

2e ligne:

Mark Webber (AUS/Red Bull-Renault)

Rubens Barrichello (BRA/Brawn-Mercedes)

3e ligne:

Jenson Button (GBR/Brawn-Mercedes)

Jarno Trulli (ITA/Toyota)

4e ligne:

Robert Kubica (POL/BMW-Sauber)

Nick Heidfeld (GER/BMW-Sauber)

5e ligne:

Nico Rosberg (GER/Williams-Toyota)

Sébastien Buemi (SUI/Toro Rosso-Ferrari)

6e ligne:

Kimi Räikkönen (FIN/Ferrari)

Kamui Kobayashi (JPN/Toyota)

7e ligne:

Heikki Kovalainen (FIN/McLaren-Mercedes)

Kazuki Nakajima (JPN/Williams-Toyota)

8e ligne:

Jaime Alguersuari (ESP/Toro Rosso-Ferrari)

Fernando Alonso (ESP/Renault)

9e ligne:

Vitantonio Liuzzi (ITA/Force India-Mercedes)

Adrian Sutil (GER/Force India-Mercedes)

10e ligne:

Romain Grosjean (FRA/Renault)

Giancarlo Fisichella (ITA/Ferrari)