Jenson Button (Brawn GP), doté d'une confortable avance sur ses adversaires, son coéquipier Rubens Barrichello et Sebastian Vettel (Red Bull), devrait remporter le Championnat du monde 2009, peut-être même dès dimanche lors du Grand Prix du Brésil, à moins d'un improbable concours de circonstance.

Mathématiquement, le Britannique qui, à deux courses de la fin, compte 14 points d'avance sur Barrichello et 16 sur Vettel, sera sacré dès le GP du Brésil s'il ne concède pas plus de quatre points à l'Italien ou six à l'Allemand.

S'il termine à l'une des trois premières places du Grand Prix, Button sera champion, quel que soit le résultat de ses challengers. Un scénario largement à sa portée, à moins que...

... la pluie ne contredise ses plans : «Ce qui est excitant ce week-end, c'est le temps : il pourrait pleuvoir, ou faire sec. Il sera important de prendre les bonnes décisions pour ne pas se compliquer la vie», observe ainsi Jenson Button.

Toutes les écuries de F1 craignent les précipitations, à commencer par les meilleures. Car la pluie peut provoquer des renversements de tendances les plus spectaculaires, sorties de route ou autres dépassements.

Le titre 2008 s'était ainsi joué sous la pluie... au Brésil. Une averse tombée à six tours de la fin avait failli priver Lewis Hamilton de la cinquième place, synonyme de sacre, qu'il avait finalement arrachée à Timo Glock dans le dernier virage de la course grâce à des pneus intermédiaires.

Une piste mouillée pourrait désavantager Button car les Red Bull sont plus rapides que les Brawn GP sous la pluie. Vettel a gagné en Chine et en Grande-Bretagne dans de telles conditions.

... la lutte avec son coéquipier ne le fragilise : Même si Barrichello et Button vantent leur collaboration exemplaire, le fait qu'ils se disputent le titre est compliqué à gérer pour Brawn GP. D'autant que le Britannique avait pris l'ascendant en début de saison alors que le Brésilien a repris l'avantage depuis Silverstone.

«C'est une bonne chose que nous ne vivions pas la même situation que Brawn GP, où les deux pilotes doivent se battre entre eux», a remarqué, sibyllin, Vettel jeudi.

Une allusion que Button a balayée d'un revers de main. «Si nous nous haïssions, ce serait différent. Mais cela fait quatre ans que nous travaillons ensemble. Cela ne va rien changer», a-t-il répondu.

... le facteur Webber ne devienne déterminant. Rapide depuis le début de la saison, mais très malchanceux depuis cinq courses, l'Australien n'est plus en course pour le titre. «Nous travaillons main dans la main» (avec Webber), a exagéré Vettel, alors que les relations entre les deux pilotes ne sont pas bonnes.

«Si une situation (positive) devait se présenter, il serait le dernier à refuser toute aide», a assuré l'Allemand. Or Webber a été rapide lors des premiers tours à Interlagos, où il a signé le meilleur temps de la première séance d'essais libres. L'avantage pourrait être conséquent pour Vettel.

... il ne finisse par craquer. Button, qui a remporté six des sept premières épreuves de la saison, a semblé gérer les huit GP suivants, parfois avec de la réussite. A Singapour comme à Suzuka, il a raté les qualifications. Mais sa bonne étoile, ainsi que son talent, lui ont permis de surnager.

Vettel a ainsi perdu deux places et trois points sur une pénalité sévère à Singapour, alors que Button, sanctionné en qualifications au Japon, a bénéficié en course d'une collision entre Sutil et Kovalainen pour entrer dans les points.

Mais la réussite peut s'arrêter. Si le Britannique, qui rejette toute pression excessive, se loupe encore à Interlagos, et récidive à Abu Dhabi, le 1er novembre, il devra miser sur des contre-performances de ses adversaires pour espérer être sacré.