Agé de 20 ans à peine, Sebastien Buemi fera dimanche à Melbourne ses débuts en Grand Prix, une consécration pour tout pilote: le Suisse, méthodique et appliqué, ne s'enflamme pas pour autant mais reste ambitieux, affirmant ne pas être venu en Formule 1 pour faire de la figuration.

Lorsqu'on lui demande quelles sont ses impressions à quelques jours de sa première course, la réponse est calibrée: «Tout se déroule comme on l'avait prévu, comme on l'avait planifié. La température est bonne, ils n'annoncent pas de pluie. Pour le moment, tout se passe très bien», raconte-t-il à l'AFP.

Le volet émotionnel est balayé. La course passe avant tout le reste. «Tout va très vite. On n'a pas le temps de réfléchir. Bien sûr que c'est bien (d'être en F1), mais ça devient vite secondaire. On pense très vite au travail qu'il y a derrière ça et aux objectifs qu'on essaie de se fixer», explique le sympathique Suisse.

Tout juste confie-t-il avoir ressenti «un choc» au moment de signer le contrat le liant à Toro Rosso.

Et dépasser, peut-être, Alonso ou Hamilton, des stars mondiales de la discipline, avec qui il devait rêver de croiser le fer ? «C'était un objectif de courir contre eux en F1. L'objectif est atteint. Vivement dimanche», répond-il calmement.

Buemi, qui a commencé le karting à l'âge de 5 ans, dit ne pas être un «champion programmé», à l'image du champion du monde Lewis Hamilton, dont la carrière a été encadrée dès son plus jeune âge par son père et son mentor, l'ex-patron de McLaren-Mercedes, Ron Dennis.

«Tout s'est fait étape par étape. J'ai reçu un kart quand j'étais petit, mais ce n'était pas dans l'idée d'être en 2009, le 29 mars, sur la grille de départ» du GP d'Australie, observe-t-il.

«Faire des résultats»

Champion de Suisse catégorie «Mini» dès ses dix ans, Buemi est rapidement catalogué comme un espoir du sport automobile national. En 2004 et 2005, il est repéré par Red Bull alors qu'il dispute le Championnat d'Allemagne de Formule BMW, qu'il termine à chaque fois sur le podium.

Le fabricant de boissons le soutiendra en Formule 3 Euro series, puis en GP2. En 2008, il devient pilote essayeur de l'écurie Red Bull et se voit proposer une place de titulaire dès 2009 chez Toro Rosso, qui appartient également au groupe autrichien.

«C'est un jeune qui a malgré tout pas mal d'expérience, qui est rapide, qui a envie de bien faire, dit de lui Sébastien Bourdais, son coéquipier dans le petite écurie italienne. Il est ouvert, il n'a pas la science infuse. Ca se passe très bien entre nous.»

Visiblement humble pour ses débuts dans la catégorie reine du sport automobile, Sebastien Buemi n'en est pas moins ambitieux. Son but est de «faire des résultats», affirme-t-il. «Je ne suis pas là pour me promener derrière. Je n'en ai pas envie», poursuit l'Helvète, qui sera le premier Suisse à disputer un Grand Prix de F1 depuis Jean-Denis Deletraz en 1995.

Vendredi, pour la première journée d'essais libres à Melbourne, Buemi a réalisé le 15e puis le 20e temps des deux séances d'essais. «Tout était nouveau pour moi aujourd'hui», a expliqué le Suisse.

En conférence de presse, devant un parterre de journalistes, il est malgré tout apparu très calme. Son discours était rigoureux, précis. Tout simplement.