Une course en nocturne, la suppression des assistances électroniques au pilotage, Raikkonen nouveau champion peu enclin à laisser sa place ou le retour d'Alonso chez Renault: la saison 2008 de Formule 1 s'annonce haute en couleur, en espérant qu'elle se jouera loin des tribunaux.

Après une année 2007 passionnante en piste mais sérieusement plombée par une lamentable affaire d'espionnage entre écuries qui a abouti au déclassement de McLaren, la Formule 1 poursuit sa mutation et propose pas mal de nouveautés censées assurer toujours plus de spectacle tout en limitant les coûts.

Si les Ferrari et McLaren semblent encore les mieux armées, une demi-douzaine d'autres voitures pourraient ainsi venir se mêler régulièrement à la lutte pour le podium.

Kimi Raikkonen, nouveau champion du monde, s'est montré souverain durant les essais hivernaux au volant de sa Ferrari. Son coéquipier Felipe Massa pourrait être son principal adversaire, même si les pilotes McLaren, Lewis Hamilton et Heikki Kovalainen, voudront redorer en piste le blason terni de l'écurie britannique.

Le double champion du monde Fernando Alonso est quant à lui de retour chez Renault, l'équipe qui l'a conduit vers ses deux titres en 2005 et 2006. Le souvenir de sa saison 2007 délicate avec McLaren et de ses relations tendues avec son coéquipier peut sembler bien amer, mais l'Espagnol avait néanmoins pris la troisième place du Championnat du monde pilotes, à un petit point seulement du champion.

Réduction des coûts

Alonso rêve d'une troisième couronne, mais après une saison «désastreuse», selon les mots mêmes de son directeur général Flavio Briatore, Renault semble encore un ton en dessous par rapport aux équipes de pointe.

Les BMW Sauber de Nick Heidfeld et Robert Kubica, deuxièmes du dernier championnat (après la disqualification de McLaren), sont aussi ambitieuses. Williams, pour sa 30e saison en F1, Red Bull ou Toyota peuvent tirer leur épingle du jeu en fonction des circonstances.

Enfin, le mystère demeure sur les performances du géant nippon Honda, qui malgré les énormes moyens déployés, va de déception en déception. Quant à Super Aguri, son avenir à court terme est en suspens en raison d'importantes difficultés financières.

La réduction des coûts est justement l'un des objectifs de la Fédération internationale de l'automobile, qui a adopté pour cela quelques mesures restrictives. Ainsi, si les moteurs devront toujours tenir deux Grands Prix, les boîtes de vitesse ne pourront être changées que toutes les quatre courses.

Les Formule 1 de 2008 seront également privées de nombreuses assistances électroniques (antipatinage, antiblocage des freins arrières,...), ce qui devrait redonner la part belle au pilotage pur. Du spectacle en perspective en cas de pluie !

Un Grand Prix de nuit

De la même manière les procédures de départ seront cette année complètement manuelles, ce qui devrait donner lieu à de belles bousculades sur les grilles.

La saison comporte 18 courses, une de plus que la saison dernière, avec bien entendu comme principale attraction le Grand Prix de Singapour, le 28 septembre, qui sera couru de nuit avec un départ à 20h00 locales.

Cette pratique pourrait devenir courante pour les courses asiatiques dans les années à venir: elle a pour principal intérêt de permettre aux téléspectateurs européens de pouvoir suivre le Grand Prix à l'heure «habituelle», le dimanche après-midi.

Le calendrier a par ailleurs subi quelques modifications, avec la disparition du GP des États-Unis à Indianapolis. La course allemande, disputée l'an dernier sur le Nurburgring, revient à Hockenheim et deux petits nouveaux font leur apparition, à Singapour donc, et à Valence le 24 août pour un Grand Prix d'Europe qui ressemblera à un «petit Monaco», couru en ville sur le front de mer.

Tout est fait pour le spectacle, en espérant qu'aucune affaire extra-sportive ne viendra gâcher la fête.