Comme en 1976, pour la première des deux seules éditions du GP du Japon courues sur le Mont-Fuji avant celle-ci, le volcan sacré et la pluie ont été plus forts que le champion sortant.

Comme en 1976, pour la première des deux seules éditions du GP du Japon courues sur le Mont-Fuji avant celle-ci, le volcan sacré et la pluie ont été plus forts que le champion sortant.

En 1976, quelques mois après son terrible accident du Nürburgring, Niki Lauda avait renoncé à défendre son titre et s'était retiré de la course au bout de deux tours, laissant James Hunt coiffer la couronne. Dimanche, Fernando Alonso a tenté de défendre son trône, mais un aquaplaning le long d'un muret a mis un terme fracassant à sa course, laissant son coéquipier et meilleur ennemi Hamilton prendre d'un coup dix points d'avance pour porter son capital à 12 longueurs alors qu'il ne reste désormais que deux courses.

«C'est sûr, c'est un gros coup de fouet pour la confiance dans ma quête du titre mondial», confie Hamilton.

«Mais il reste deux courses et tout peut arriver», se presse-t-il d'ajouter. Le Britannique peut toutefois être sacré dès le 6 octobre en Chine s'il termine par exemple devant ses deux derniers rivaux, Alonso et Kimi Räikkönen (Ferrari).

Pas abdiqué

Mais ceux-ci n'ont pas abdiqué.

«Bien sûr, la situation est désormais difficile pour moi au Championnat, mais je continuerai à me battre jusqu'à la fin», prévient Alonso.

Et de rappeler qu'il a déjà vécu ce type de situation: «L'an dernier, la bataille pour le Championnat a démontré que tout pouvait arriver jusqu'à la fin».

En 2006 en effet, Michael Schumacher (Ferrari), s'était imposé dans l'antépénultième course de la saison, en Chine, pour se retrouver le premier en position d'être couronné, dès la semaine suivante, au Japon. Mais à Suzuka, il avait abandonné et en s'imposant Alonso s'était ouvert une voie royale pour décrocher le titre au Brésil dans la dernière course.

«C'est bien d'être parvenu à creuser cet écart, mais nous sommes encore très proches, il reste deux courses... Je n'irai pas faire la fête ce soir», déclare sagement Hamilton juste après sa victoire japonaise, la quatrième de la saison comme Alonso. Et comme Räikkönen qui lui aussi ne baissera pas les bras tant qu'arithmétiquement il peut s'imposer. Avant la Chine et le Brésil, le Finlandais compte 17 points de retard sur Hamilton.

«Mal embarquées»

«Les choses sont mal embarquées actuellement (...) Nous avons perdu des points mais il reste deux courses et nous continuerons d'attaquer. Puis nous verrons ce qui se passera», commente sobrement Ice Man.

Son seul petit avantage est de pouvoir désormais compter sur l'aide d'un coéquipier et d'une équipe qui n'a plus qu'un seul pilote en mesure de décrocher la couronne.

«Je ne peux pas dire que Felipe (Massa) soit +content+ d'aider son coéquipier à gagner car un pilote veut gagner lui-même, mais nous sommes tous des employés d'une société et nous devons tous agir dans l'intérêt de cette société», assure le patron de la Scuderia, Jean Todt.

Il concède néanmoins qu'il «faut maintenant un miracle» pour que Räikkönen soit champion. «Mais ce qui est certain, c'est que nous ferons tout notre possible pour remporter les deux dernières courses», assure Todt, car il «peut arriver n'importe quoi à Hamilton dimanche» à Shanghai.

Le premier pilote noir de F1 est sur la voie pour devenir le plus jeune champion du monde de l'histoire de la F1 et le seul pilote à réussir un tel exploit dès sa première saison dans la catégorie reine des sports mécaniques. Un faux pas peut cependant remettre Alonso voire Räikkönen sur les rails.