Si Schumacher a quitté par la grande porte, Jacques Villeneuve s'est éclipsé presque dans l'indifférence lorsque son équipe, BMW-Sauber, lui a préféré le jeune Robert Kubica à partir du Grand Prix de Hongrie, début août. Et cette fois, la carrière de l'ex-champion du monde en F1 est bel et bien terminée.

La Formule 1 a tourné une page de son histoire en 2006 avec le départ à la retraite du septuple champion du monde, Michael Schumacher.

Si Schumacher a quitté par la grande porte, Jacques Villeneuve s'est éclipsé presque dans l'indifférence lorsque son équipe, BMW-Sauber, lui a préféré le jeune Robert Kubica à partir du Grand Prix de Hongrie, début août. Et cette fois, la carrière de l'ex-champion du monde en F1 est bel et bien terminée.

Schumacher, lui, aura bataillé jusqu'au dernier Grand Prix de la saison, au Brésil, pour tenter de conquérir un huitième titre. L'Espagnol Fernando Alonso et l'écurie Renault auront finalement fait obstacle aux ambitions de Schumacher de tirer sa révérence en pleine gloire.

Avec 133 points et sept victoires, Alonso, devenu l'an dernier le plus jeune champion du monde de l'histoire de la F1, s'est imposé grâce à la grande fiabilité de sa Renault. Il n'a été contraint à l'abandon qu'à deux reprises à la suite de problèmes mécaniques et il a goûté le champagne 14 fois en 18 épreuves. Son palmarès s'est également enrichi de six positions de tête, portant son total à 15 depuis 2003.

L'équipe Renault a elle aussi conservé son titre des constructeurs à l'issue d'une belle lutte avec Ferrari.

Malgré une carrière de 15 ans émaillée de nombreux records — 91 victoires, 68 positions de tête, sept titres mondiaux —, la popularité de Schumacher n'a jamais été à la hauteur de ses exploits sur les circuits du monde entier.

Ses détracteurs l'ont souvent considéré comme trop ambitieux et incapable de conquérir le coeur des amateurs et de ses pairs. Alonso l'a même décrit comme le «pilote le plus anti-sportif» de l'histoire de la Formule 1 au lendemain de l'annonce de sa retraite.

N'empêche qu'il aura réussi à relever l'immense défi de ramener Ferrari au sommet. Quand il s'est joint à la Scuderia en 1996, Ferrari tournait en rond, privée d'un champion du monde depuis le sacre de Jody Scheckter en 1979.

Tout au long de sa carrière, il s'est livré corps et âme à la compétition. Mû par le désir de perfection, il a parfois dépassé les limites, comme en 1997 lorsqu'il a tenté sans succès de sortir de piste Villeneuve à Jerez, en Espagne, une manoeuvre qu'il dit regretter mais qui a contribué à ternir son image.

Villeneuve s'éclipse

Pour sa part, Villeneuve n'a pas réussi à convaincre ses patrons qu'il était toujours un vétéran pilote capable de faire une différence et Mario Thiessen lui a préféré le jeune polonais Kubica en cours de saison.

Tristement, la dernière image que l'on gardera de Villeneuve en F1 est celle de sa violente sortie de piste au Grand Prix d'Allemagne, fin juillet.

Toujours à la recherche d'une opportunité en vue de la prochaine saison, Villeneuve a mandaté son agent Craig Pollock de lui dénicher un volant en NASCAR, probablement dans le championnat Busch.

Rappelons que la série Busch présentera pour la première fois une course en sol canadien, sur le circuit Gilles-Villeneuve à Montréal, le 4 août 2007.

Le NASCAR continue par ailleurs de gagner en popularité au Canada. La grande rivalité entre pilotes qui ponctue chaque course contribue toujours à rendre le championnat indécis jusqu'à la fin. Il a d'ailleurs fallu attendre la dernière épreuve de la saison à Homestead, en Floride, pour que Jimmie Johnson décroche la coupe Nextel en 2006.

Dans le championnat Champ Car, Sébastien Bourdais a conclu une saison qui restera historique. Le Français est devenu champion du monde pour la troisième fois consécutive, rejoignant dans les annales de la discipline Ted Horn, triple champion de 1946 à 1948.

Bourdais a mérité sept victoires, dont sa première en carrière sur le circuit Gilles-Villeneuve qui accueillait l'épreuve pour la dernière fois.

Les Québécois Alexandre Tagliani et Andrew Ranger ont pour leur part connu une saison en dents de scie, se classant respectivement 8e et 10e au classement final.

Le jeune Ranger, 19 ans, était assuré de participer à seulement trois courses en 2006. Ses bons résultats en début de saison ont toutefois forcé la main des dirigeants de l'équipe Mi-Jack Conquest et il a finalement participé à toutes les épreuves.

L'avenir des deux pilotes est toutefois toujours incertain en vue de la saison prochaine.

En IRL, Sam Hornish fils a mis la main sur son troisième titre, devançant de justesse Dan Wheldon et Helio Castroneves.

Deux Québécois ont par ailleurs connu de beaux succès cette année. Bruno Spengler, qui a remporté le plus grand nombre de victoires en DTM avec quatre, est devenu vice-champion de la catégorie, à huit points seulement de son coéquipier au sein de l'écurie HWA-Mercedes, Bernd Schneider.

Et Antoine L'Estage, de Saint-Jean-sur-Richelieu, en compagnie de son copilote Nathalie Richard, est devenu le premier Québécois depuis 1988 à remporter le championnat canadien des rallyes.