Premier pilote polonais de F1, Kubica, 22 ans, n'a certes pas le physique d'un jeune premier, mais il a certainement le talent pour rallier en premier l'arrivée d'un Grand Prix.

Malgré sa jeunesse et son manque d'expérience à ce niveau, Robert Kubica attaque avec BMW Sauber sa première saison complète de Formule 1 en affichant une détermination et un contrôle de ses émotions dignes de champions confirmés.

Premier pilote polonais de F1, Kubica, 22 ans, n'a certes pas le physique d'un jeune premier, mais il a certainement le talent pour rallier en premier l'arrivée d'un Grand Prix.

Dès son premier Grand Prix, en Hongrie l'an dernier où il avait remplacé au pied levé Jacques Villeneuve débarqué en route, Kubica avait terminé dans les points avant d'être déclassé pour un problème de poids de sa BMW Sauber.

Par la suite, le Polonais est monté sur la troisième marche du podium en Italie pour son troisième Grand Prix.

Au vu des ambitions et des moyens de son écurie, de ses propres résultats l'an passé et de la confiance que lui témoigne son patron Mario Theissen, une confiance qui confine à la fierté d'avoir découvert une perle rare, on aurait pu attendre des effusions de la part d'un tout jeune pilote en position de réaliser un rêve.

Mais rien de tel. Au mieux pouvait-on décrypter une certaine impatience d'entamer la saison dans ses propos tenus lors de la découverte officielle mardi de sa nouvelle monture, la F1.07.

«Pas de pression»

«Je commence cette saison comme pilote de Grand Prix dès le départ et c'est une situation bien différente de l'année dernière» sur le plan des objectifs.

«Mais comme l'an dernier, je ne ressens pas de pression, poursuit-il. En 2006, je n'y connaissais rien. Maintenant, j'ai un peu d'expérience. Mais au bout du compte, le moment venu, je m'assois dans la voiture et je fais ce que j'ai à faire.»

Le visage est d'un calme olympien, impassible, le ton est ferme, déterminé.

Car depuis sa plus tendre enfance à Cracovie, où à l'âge de quatre ans il a quasiment extorqué à ses parents Artur et Anna un petit buggy de quatre chevaux, Robert affiche sans faiblir sa volonté de piloter... pour gagner.

D'ailleurs : première course, première victoire. C'était en 1995 à Poznan en Championnat de Pologne de kart.

En 2006, Kubica a atteint le pinacle des sports mécaniques en commençant comme troisième pilote de BMW Sauber avant de devenir titulaire et de participer aux six dernières courses de la saison.

Et si, à son arrivée, le paddock de F1 regardait sans trop y croire ce jeune venu d'un pays sans tradition de sport automobile et dont l'allure, une sorte d'échalas timide, ne jouait pas en sa faveur, ses résultats au volant lui ont rapidement donné toute légitimité.

Comme Alonso

À Monza, dans le temple de la vitesse, il pouvait savourer avec fierté ces quelques minutes passées sur le podium aux côtés de Michael Schumacher et de Kimi Räikkönen.

Autre signe extérieur de grandeur: son style agressif et usant pour les pneus avant est comparable à celui du double champion du monde Fernando Alonso. «Ca vient peut-être de nos débuts. Le kart, mais surtout notre première monoplace: si elle ne veut pas tourner, il faut s'adapter et la pousser à le faire... je n'ai pas perdu cette habitude», explique-t-il.

Et de la même façon que l'Espagne s'est découvert une passion pour la F1 grâce à Alonso, la Pologne s'ouvre à cette discipline avec Kubica, qui vit toujours à Cracovie alors qu'Alonso s'est exilé et qui est en train de devenir une sorte de héros national.

«Non, je n'aime pas dire ça, tempère-t-il. C'est un processus habituel, je pense, et plus j'aurai de bons résultats, plus les gens en Pologne regarderont la F1 et me soutiendront.»

Vedette, il a droit à une biographie non autorisée et le regrette : «j'ai lu la première page et je l'ai jetée. On ne peut pas écrire une biographie à partir d'articles parus dans les tabloïds !»