Ce n’est ni une Red Bull, ni une Ferrari, ni même une McLaren qui partira en tête, ce dimanche, au Grand Prix du Canada. C’est plutôt la Mercedes de George Russell. Le Québécois Lance Stroll, chez Aston Martin, s’alignera 9e sur la grille.

De toute évidence, George Russell était tout sourire en sortant de sa monoplace après la troisième séance de qualifications. « Ça fait un moment qu’on n’a pas connu ce sentiment », a-t-il lancé quelques minutes plus tard, en conférence de presse.

Il s’en est fallu de peu pour que le Britannique parte en deuxième place. À la toute fin de la troisième séance, Max Verstappen a réalisé exactement le même temps que lui, soit 1 min 12 s. Une telle égalité n’était arrivée qu’une seule fois depuis que le chronométrage est à trois décimales ; en 1997, Jacques Villeneuve, Michael Schumacher et Heinz-Harald Frentzen avaient fini ex æquo.

Dans une telle situation, le premier à avoir réussi le temps, Russell dans ce cas-ci, a priorité. Verstappen semblait néanmoins satisfait, considérant le week-end « désordonné » de Red Bull – son coéquipier, Sergio Pérez, a d’ailleurs vu sa journée se terminer en Q1…

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Le pilote de Red Bull Max Verstappen

« La troisième séance était probablement la plus faible de Mercedes, alors, avoir le même temps est bien, a expliqué le champion en titre. Si on regarde la vitesse pure, j’accepte la deuxième position parce qu’après la deuxième séance, je regardais leur temps et je me disais : c’est impossible que je puisse faire quelque chose comme ça. »

La dernière position de tête de Mercedes remontait à pas tout à fait un an, en Hongrie. La dernière – et la seule – de Russell, toutefois, remontait à plus longtemps que ça ; un an de plus, pour être exact.

PHOTO MATHIEU BÉLANGER, REUTERS

George Russell

Russell était, de toute évidence, satisfait de ramener Mercedes dans la course à l’avant de la grille malgré les « conditions changeantes » de séance en séance et de tour en tour. Son coéquipier, Lewis Hamilton, partira quant à lui 7e.

« Il y a tellement de travail en arrière-scène à Brackley [le quartier général de Mercedes]. Ça a pris un petit moment pour réussir à revenir dans la course. On avait presque l’impression que tout le travail ne rapportait pas. »

« Je pense que ce sera une course difficile pour tout le monde, a-t-il ajouté plus tard. […] Sur cette nouvelle surface, personne ne sait comment les choses vont se passer, mais nous devons aller chercher la victoire. La voiture est vraiment rapide en ce moment, mais ce sera une longue course. »

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Lewis Hamilton laisse dans son sillage des étincelles lors de la séance des qualifications.

Les McLaren de Lando Norris et Oscar Piastri partiront respectivement 3e et 4e. Le tour le plus rapide de Norris n’était qu’à 21 millièmes de celui de Russell et Verstappen. Un tour qu’il a qualifié de « bon, mais pas incroyable ».

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Le pilote McLaren Lando Norris

Je suis heureux. […] C’étaient des conditions difficiles, un tracé difficile. C’est ce qui fait de Montréal ce qu’il est. C’est encore plus difficile que ce l’était dans le passé. Mais c’est une belle récompense d’avoir la troisième position.

Lando Norris

Le surprenant Daniel Ricciardo s’alignera 5e sur la grille à bord de sa RB. Lui et son coéquipier, Yuki Tsunoda (8e), ont connu une excellente journée sur le circuit Gilles-Villeneuve.

Stroll déçu, les Ferrari aussi

La neuvième place de Lance Stroll n’est pas catastrophique en soi, mais à l’évidence, il aspirait à mieux.

« La troisième séance de qualifications a été très difficile, a-t-il analysé. J’ai souvent perdu l’arrière de la voiture, et j’ai perdu des dixièmes dans chaque courbe passé la première séance de qualifications. J’ai touché le mur, peut-être que le plancher a été endommagé. On va regarder tout ça. »

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Lance Stroll au volant de son Aston Martin

Il s’est montré peu optimiste pour la course de ce dimanche, encore qu’une averse l’aiderait peut-être à gagner quelques rangs.

La pluie à Montréal peut toutefois être une arme à deux tranchants, a nuancé son coéquipier Fernando Alonso, qui s’élancera en sixième place.

« Tout dépendra de la gestion des pneus, a-t-il prédit. S’il pleut, ce sera une de ces courses où, si tu t’arrêtes trop tôt ou trop tard [pour un changement], c’est fini. Il faudra se calibrer parfaitement. » Contrairement à Stroll, l’Espagnol a toutefois apprécié la manière dont sa monoplace l’a servi jusqu’ici dans la métropole.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Charles Leclerc

La déception était aussi palpable chez Ferrari, alors que Charles Leclerc (11e) et Carlos Sainz (12e) ont tous les deux été écartés de la dernière séance de qualification.

« On n’était pas assez rapides, tout simplement, a résumé Leclerc. Je n’ai pas vraiment d’explications pour l’instant. La performance qu’on a eue aux derniers essais et en qualifs, c’est vraiment bizarre. »

Même s’il affirme qu’il ne faut pas « baisser les bras », il a dit avoir de la difficulté à croire en ses chances pour ce dimanche. « Ce sera une longue course, il faudra être présent au bon moment », a-t-il soufflé.

« On est surpris », a confirmé Sainz. Personne ne s’attendait à une telle déconfiture après le quasi-doublé de Monaco, où Leclerc l’a emporté et où Sainz a fini troisième.

« Mais c’est la Formule 1. On a vu pire », a-t-il philosophé.