(Melbourne) Le septuple champion du monde de Formule 1 Lewis Hamilton a critiqué la Fédération internationale de l’automobile et soutenu « le courage » de Susie Wolff, après qu’elle eut déposé une plainte criminelle contre l’organisation qui chapeaute le sport automobile sur la planète devant les tribunaux français.

Wolff, qui est mariée au directeur de l’équipe de F1 Mercedes Toto Wolff et qui est la directrice de l’Académie F1, une série féminine, a déclaré mercredi qu’elle avait entamé des procédures juridiques « en lien avec des déclarations émises contre moi » par la FIA.

Le couple Wolff a fait l’objet d’une enquête de la FIA en décembre dernier après qu’on eut allégué qu’il s’était partagé des informations confidentielles. Cette initiative avait été déclenchée à la suite d’allégations de conflit d’intérêts publiées dans les pages du magazine BusinessF1.

La FIA a cependant mis un terme à l’enquête 48 heures plus tard, après que des déclarations quasi identiques des neuf autres écuries du plateau eurent été émises pour nier qu’elles avaient déposé une plainte. Susie Wolff a donc déposé une poursuite le 4 mars.

Pour sa part, Hamilton a réitéré son soutien à Wolff pendant la journée des médias jeudi à Albert Park, à l’aube du Grand Prix d’Australie qui sera présenté dimanche. Il s’est également plaint de l’absence de responsabilité de la FIA dans cette affaire.

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Susie Wolff

« Je suis incroyablement fier de Susie Wolff, a d’abord évoqué Hamilton. Elle est très courageuse, et elle défend de très belles valeurs. Elle est indubitablement une meneuse. Et dans un monde où les gens sont parfois bâillonnés, sa décision de se tenir debout envoie un message puissant.

« Je suis très content qu’elle ait décidé de déplacer ce débat à l’extérieur de cet univers (la F1), parce que l’organisation qui chapeaute ce sport, la FIA, ne démontre aucune volonté de prendre ses responsabilités. Tout se déroule en coulisses ; il n’y a pas de transparence, et encore moins une volonté d’assumer ses responsabilités », a ajouté le Britannique.

Hamilton a souligné l’importance du geste de Wolff, surtout dans un sport comme la F1 « qui est dominé par les hommes ».

« C’est encore un sport dominé par les hommes. Et nous vivons à une époque où le message est : “si tu déposes une plainte, tu seras congédié”, a-t-il évoqué. C’est un terrible message à envoyer à la planète entière, surtout au moment où nous tentons de faire la promotion de l’inclusivité. »

Questionné à savoir si Ben Sulayem avait encore sa confiance, Hamilton a répondu : « il ne l’a jamais eue ».

Mercredi, le comité d’éthique de la FIA a blanchi Ben Sulayem des plaintes qui ont été déposées par un lanceur d’alerte, qui alléguait que le président de l’organisation était intervenu en deux occasions la saison dernière pour changer les résultats en piste.

En piste, Hamilton a mentionné qu’il était optimiste de voir sa Mercedes lutter pour des podiums et des victoires un peu plus tard cette saison. Il n’a pas grimpé sur la plus haute marche d’un podium depuis le Grand Prix d’Arabie saoudite en 2021. Le pilote âgé de 39 ans a triomphé à deux reprises en carrière au Grand Prix d’Australie, sa dernière victoire remontant à 2015.