(Nürburgring) Lewis Hamilton (Mercedes) a égalé dimanche le record de 91 victoires en F1 de Michael Schumacher en remportant le Grand Prix de l’Eifel, en Allemagne, et semble bien lancé vers un 7e titre mondial, autre record absolu de l’Allemand.

Délicate attention, c’est Mick Schumacher, fils de « Schumi » et pilote de Formule 2, qui a offert au Britannique un casque de son père avant qu’il ne monte sur son 160e podium dans la catégorie reine, en 261 Grands Prix disputés.

PHOTO BRYN LENNON, ASSOCIATED PRESS

Avant qu’il ne monte sur le podium, dimanche, Lewis Hamilton s’est vu remettre un casque ayant appartenu à Michael Schumacher de la part de son fils Mick.

« Je ne sais pas quoi dire, les mots me manquent, j’ai grandi en admirant Michael Schumacher. Jamais je n’aurais pensé égaler ce record. Ce n’est qu’au retour, dans la voie des gradins, que j’ai réalisé ce que j’avais accompli », a réagi Hamilton, grand admirateur surtout du mythique Ayrton Senna.

La dernière victoire de « Schumi » en F1 remonte à octobre 2006, en Chine, soit quelques mois seulement avant la toute première victoire du jeune Hamilton en F1, en juin 2007, lors d’un Grand Prix du Canada à Montréal, dans une McLaren à moteur Mercedes.  

Les deux plus grands champions de l’histoire de la F1, en matière de palmarès, se sont ensuite succédé chez Mercedes : l’Allemand a pris sa retraite à la fin de 2012, au Brésil, et l’Anglais lui a succédé au début de 2013, avec la manière : cinq victoires dans sa Flèche d’Argent, la première en Chine, mais pas de titre mondial, à cause de Red Bull et d’un autre Allemand, Sebastian Vettel.  

Depuis, il y a eu cinq autres couronnes, en six saisons. Et le septième titre n’est plus qu’une question de semaines : au Championnat du monde, Hamilton compte désormais 69 points d’avance sur Bottas et 83 sur Max Verstappen. Un gouffre.

Pour remporter sa septième victoire en 2020 – encore le chiffre sept –, Hamilton s’est imposé devant le Néerlandais Verstappen (Red Bull) et l’Australien Daniel Ricciardo, qui offre à Renault son premier podium depuis 2011.

Parti de la deuxième place sur la grille du fameux Nürburgring, Hamilton a aussi profité d’une perte de puissance brutale sur le moteur de son coéquipier, Valtteri Bottas, parti en position de tête, mais contraint à l’abandon au 17e tour sur les 60 que comportait cette 11e manche de la saison.  

Renault enfin sur le podium

Pour l’écurie Renault, il s’agit du premier podium depuis neuf ans – une troisième place de Nick Heidfeld au Grand Prix de Malaisie 2011. Et pour Ricciardo, c’est le premier podium depuis mai 2018, quand il avait gagné à Monaco dans une Red Bull.

« Je suis tellement content de ce podium ! Ça fait tellement longtemps, deux ans et demi je crois. J’ai l’impression que c’est mon premier ! s’est réjoui Ricciardo. Je suis vraiment heureux pour l’équipe Renault, elle le mérite et elle l’attend depuis longtemps. »

Ce podium tant attendu avait fait l’objet d’un pari entre Ricciardo et Cyril Abiteboul, directeur général de Renault Sport Racing, qui devra se faire tatouer. « Cela va avoir lieu, c’est un vrai pari. On doit trouver quelque chose qui fasse penser à l’Allemagne, un truc typique d’ici », a souri l’Australien, qui pilotera l’an prochain pour McLaren.

La lutte pour les places d’honneur a été superbe. Sergio Pérez (Racing Point) et Carlos Sainz (McLaren), après s’être livrés à une magnifique bagarre, ont pris les quatrième et cinquième positions. Quant à Pierre Gasly (AlphaTauri), vainqueur à Monza au début de septembre, il a pris les huit points de la sixième place juste devant la Ferrari de Charles Leclerc.

Arrivé samedi matin au pied levé pour remplacer Lance Stroll, souffrant, chez Racing Point, Nico Hülkenberg, qui devait commenter la course pour la télé allemande, est parti 20e et s’est classé 8e, devant Romain Grosjean (Haas) et Antonio Giovinazzi (Alfa Romeo), qui ont complété le top 10.

« Hulk », ex-pilote Renault et vainqueur des 24 Heures du Mans, a sans doute profité du manque de préparation de l’ensemble du plateau : les deux premières séances d’essais libres ont été annulées vendredi en raison du manque de sécurité engendré par les conditions météo. Cela n’a pas dérangé Hamilton non plus.