Après une édition 2009 davantage marquée par la ferveur populaire que par l'intérêt sportif du rallye-raid, le Dakar 2010, dont le départ est donné vendredi à Buenos Aires, s'annonce serré tant chez les autos que chez les motos.

L'hégémonie de KTM en deux roues, qui s'est adjugé les huit derniers Dakar courus, pourrait arriver à son terme. L'Espagnol Marc Coma et le Français Cyril Despres, qui dominent l'épreuve depuis 2005, avec deux victoires chacun, partent, malgré leur expérience, avec une avance réduite sur la concurrence.

La faute à un changement de réglementation qui limite la puissance des grosses cylindrées (690 cc) par une bride d'arrivée d'air. Les plus petites motos (450 cc), fortement pénalisées en 2009, devraient lutter à armes égales avec les KTM cette année.

Le Français David Frétigné (Yamaha), troisième en 2009 sur une 450 cc, paraît en mesure d'inquiéter les deux ténors. Tout comme Francisco «Chaleco» Lopez Contardo (Aprilia), grand espoir chilien, qui aura à coeur de briller devant son public lors du passage dans son pays.

Le Néerlandais Frans Verhoeven, au guidon d'une BMW, et le Français David Casteu sur Sherco, qui ont également misé sur des montures moins puissantes mais moins lourdes, font également partie des prétendants.

La course s'annonce tout aussi ouverte en auto. Volkswagen, équipe à battre après son doublé en 2009, a constitué une «dream-team» pour ce Dakar. Le Sud-Africain Giniel de Villiers et l'Américain Mark Miller, premier et deuxième l'an passé, auront pourtant fort à faire pour rééditer leur performance.

Atacama

Au sein même de leur écurie, Carlos Sainz et Nasser al-Attiyah semblent plus rapides qu'eux. Mais l'Espagnol et le Qatarien, qui ont tout deux abandonné le Dakar-2009 alors qu'il étaient en tête la course, devront juguler leur fougue s'ils veulent être sacrés.

«La voiture est encore meilleure que l'an passé. Les pilotes aussi», avance Kris Nissen, le directeur de Volkswagen Motorsport, confiant. Le responsable du développement de la marque, Ulrich Hackenberg, a même affirmé qu'il «chercherait un nouveau travail» si Volkswagen «ne gagnait pas la course», selon Nissen.

Aussi sûre de son fait soit-elle, l'écurie allemande peut perdre face à une concurrence forte. BMW a monté un belle équipe forte autour du nonuple vainqueur du Dakar (six fois en moto, trois en auto), le Français Stéphane Peterhansel, secondé par son compatriote Guerlain Chicherit et l'Espagnol Nani Roma.

Robby Gordon, troisième en 2009 sur son Hummer, peut également bouleverser la hiérarchie, tout comme l'écurie Stradale, issue de Mitsubishi, qui vise le Top 5, avec comme fer de lance le Portugais Carlos Sousa.

Avant de rêver de victoire, les 366 équipages (136 voitures, 153 motos, 25 quads et 52 camions) auront à dompter les nombreux pièges du tracé, à commencer par les dunes de sable blanc de Fiambalà lundi (3e étape), le désert aride de l'Atacama faisant figure de juge de paix dès la première semaine.

Quelques 250 000 personnes étaient attendues vendredi dans les rues de Buenos Aires pour le départ de ce 31e Dakar, dont les premières spéciales se disputeront samedi. L'an passé, la foule avait atteint le demi-million d'âmes dans les rues de Buenos Aires, selon l'organisation.