C’était un très, très gros pari.

Remplacer Marc-André Fleury, finaliste au trophée Vézina, par Robin Lehner, auteur d’un seul départ en séries. Match au cours duquel le gardien suédois avait d’ailleurs accordé sept buts. Mettons que les Golden Knights jouaient gros. Comme s’ils avaient un compte de 20 au blackjack, et qu’ils demandaient une autre carte.

Sauf que les Golden Knights ont eu la main heureuse. Ils ont pigé un as.

Robin Lehner fut l’étoile inattendue du quatrième match de la série entre les Golden Knights et le Canadien. Il a réalisé 27 arrêts. Plusieurs dans des circonstances difficiles, à des moments-clés. Il a entre autres résisté à une échappée de Cole Caufield. Sorti la jambière contre un tir d’Eric Staal. Frustré Joel Armia, Nick Suzuki et Phillip Danault. Bien suivi Corey Perry, lorsque l’ailier du Canadien a tenté de marquer en contournant le filet. Seul Paul Byron a pu le déjouer, en échappée.

Évidemment, après cette solide performance, son entraîneur devrait lui faire confiance pour le cinquième match, présenté mardi soir, à Las Vegas. Sa titularisation ajoute du piquant à une série qui n’en manquait pas. C’est que Lehner est un gardien impulsif et inconstant. Capable du meilleur – on l’a constaté dimanche. Mais aussi du pire.

Bien qu’il ait évolué cette année derrière la meilleure défense de la Ligue nationale, il a quand même donné quatre buts ou plus dans le quart de ses matchs. Avant sa victoire, dimanche, il venait d’allouer 17 buts lors de ses quatre dernières sorties. Son style diffère aussi de celui de Fleury. Le Canadien devra s’ajuster. Il en est capable.

D’ailleurs, de façon générale, il y a peu de négatif à retenir de la prestation du Canadien, dimanche soir. Ses attaquants ont généré plusieurs chances de qualité. Ses défenseurs ont tenu les Golden Knights à bonne distance de Carey Price (sauf lors du but gagnant). Le Tricolore a simplement joué de malchance.

Et les arbitres ?

Je ne leur attribuerai pas la défaite du Canadien. Mais entendons-nous : ils ont été pourris. Chris Lee était à deux mètres de Brayden McNabb lorsque ce dernier a collé une gauche en plein visage de Nick Suzuki. Sentence ? Rien. Dan O’Rourke était aux premières loges lorsque Joel Edmundson a frappé violemment William Carrier, de dos, sur le bord de la bande. Aucune réaction. Shea Weber et Tomas Nosek se sont échangés des coups de bâton et des doubles-échecs à qui mieux mieux pendant de longues secondes avant que les arbitres ne sifflent.

Phillip Danault victime d’obstruction ? Rien.

Nick Suzuki qui étire le bâton pour effleurer le porteur de la rondelle ?

PUNITION ! ! ! ! ! ! ! !

Franchement, le travail de Chris Lee et Dan O’Rourke lors des deux parties au Centre Bell était une disgrâce. Les deux méritent un aller simple vers la maison. Et d’être exclus du reste des séries.

Les Golden Knights et la COVID-19

Le DG des Golden Knights, Kelly McCrimmon, a reçu un diagnostic positif de COVID-19 avant la rencontre de dimanche. Il n’est pas le premier infecté. Ni le dernier. Ce sont des choses qui arrivent.

Le problème ?

La Santé publique a permis à Kelly McCrimmon d’entrer au Canada sans avoir à faire de quarantaine. Un privilège extraordinaire. Parlez-en aux citoyens canadiens qui reviennent de l’étranger. Ou aux joueurs des clubs canadiens de la MLS, ou des Blue Jays de Toronto, coincés aux États-Unis depuis le début de la saison.

Et bien, malgré ce passe-droit, Kelly McCrimmon se promenait allègrement sans masque dans une loge du Centre Bell vendredi soir. Une salle dans laquelle se trouvait au moins une autre personne. Il s’agit bien évidemment d’une violation du protocole de la LNH.

Que les règles sanitaires soient plus lousses à Las Vegas, soit.

Mais à Rome, fais comme les Romains.

Surtout si l’hôte t’offre des privilèges que même les locaux n’ont pas.

Il y a un mot pour ça.

Le civisme.