(Los Angeles) Le talentueux, mais tempétueux James Harden, MVP (most valuable player) en 2018, a finalement été transféré de Philadelphie aux Clippers de Los Angeles où il rejoint une équipe de vedettes à l’équilibre fragile, de quoi faire peur à ses adversaires, mais aussi aux fans de sa nouvelle franchise.

Le feuilleton de l’été a attendu l’automne et l’Halloween pour se terminer, le barbu James Harden a enfin quitté comme il l’espérait les 76ers de Philadelphie du président Daryl Morey, qu’il avait traité de « menteur » en août, à propos d’une promesse d’échange non tenue.

Plusieurs médias américains ont annoncé mardi le plus gros transfert de la saison, avec celui de Damian Lillard de Portland à Milwaukee : Harden part avec les intérieurs P. J. Tucker et Filip Petrusev, en échange du Français Nicolas Batum, de Marcus Morris, Robert Covington, KJ Martin et de nombreux tours de repêchage.

À 34 ans, James Harden figure parmi les meilleurs joueurs de la NBA, désigné MVP (le joueur de plus grande valeur) en 2018, meilleur marqueur de la saison régulière en 2018, 2019 et 2020, et meilleur passeur la saison passée (10,7 passes en moyenne).

« Très fort »

Dans la Cité des anges, il va former une effrayante équipe de vedettes avec le double champion NBA Kawhi Leonard, Paul George, et le bondissant Russel Westbrook, finaliste NBA avec Harden en 2012 quand les deux compères évoluaient à Oklahoma City.

Le vieillissant quatuor (plus de 33 ans de moyenne d’âge) cumule 32 sélections au All-Star Game.

Minés par les blessures de George et Leonard la saison dernière, les Clippers, éliminés au premier tour des séries éliminatoires au printemps, s’achètent une nouvelle sécurité avec Harden, et pourront faire tourner leurs vedettes.

« Leur cinq majeur (avec le pivot croate Ivica Zubac) ressemble à quelque chose de très fort. Kawhi Leonard ou Paul George glissera en poste 4, mais ils sont habitués. Reste à voir comment ce cinq majeur peut évoluer ensemble. Qui va faire quoi, notamment dans le 4e quart-temps ? », s’interroge l’ex-entraîneur Chris Singleton dans l’émission NBA Extra du diffuseur français beIN Sports.

Les Clippers font définitivement partie des favoris pour le titre NBA, que n’ont jamais décroché George, Westbrook et Harden. L’histoire pourrait être belle pour les quatre joueurs, avec Leonard, tous originaires de Los Angeles ou de sa région.

Mais Harden aux Clippers a aussi de quoi faire peur aux fans californiens, dont la franchise semble avoir tenté un coup de poker sur un an ou deux maximum pour aller chercher le Graal.

Après avoir séché ou été écarté de nombreux entraînements, Harden n’a pas joué en début de saison avec Philadelphie, et pourrait avoir besoin de plusieurs semaines pour se remettre en forme. Sans lui, les Clippers comptent pour l’instant deux victoires et une défaite.

Retrouvailles en mars

Le barbu, au caractère tempétueux, s’est aussi montré instable ces dernières années, et rejoint sa quatrième franchise en trois ans après Houston, Brooklyn et Philadelphie. Il est escorté d’une réputation d’excellent joueur, mais de piètre leader lors des matchs décisifs en séries éliminatoires.

L’équipe prend aussi le risque de bouleverser les équilibres créés à l’intersaison après seulement quelques matchs disputés.

De l’autre côté du pays, à Philadelphie, le MVP 2023 Joel Embiid perd son co-leader, mais la franchise récupère de nombreux joueurs pour améliorer notamment la qualité de son banc.

Cités dans un deuxième groupe après les grands favoris à l’Est Boston et Milwaukee, les 76ers ont bien débuté leur campagne 2023-2024 (2-1), pouvant compter sur la progression du meneur Tyrese Maxey (plus de 30 points de moyenne pour l’instant).

Les retrouvailles tendues entre les deux équipes auront lieu le 24 mars (à Los Angeles) puis le 27 mars (à Philadelphie). On saura alors un peu plus qui devra avoir peur de qui.