(Atlanta) En sabrant le champagne pour célébrer un premier championnat de la Série mondiale en 26 ans, une arrière-pensée retenait les Braves d’Atlanta les deux pieds sur terre malgré les circonstances.

Est-ce que Freddie Freeman, le visage de l’organisation depuis une décennie, vient de jouer son dernier match dans l’uniforme des Braves ?

« Est-ce que j’ai pensé me retrouver assis ici sans contrat ? Non », a-t-il répondu lors de son passage sur le plateau du réseau Fox lors des célébrations d’après match à Houston, peu de temps après avoir reçu le relais du dernier retrait de la Série mondiale. « C’est un sport fou, un business fou. Mais tout le monde sait où se trouve mon cœur. C’est avec les Braves d’Atlanta. »

L’avenir de Freeman est la priorité au sommet de la liste de tâches de la direction des Braves pour la saison morte. Un dossier qui ne doit pas trop tarder pour les Braves qui ont accompli mardi une improbable conquête de la Série mondiale du Baseball majeur en remportant 7-0 le sixième match de la série les opposant aux Astros de Houston.

Il est difficile d’imaginer les Braves entreprendre la défense de leur titre sans le grand numéro 5 au premier but.

Les Braves avaient bon espoir de retenir les services de leur joueur vedette de 32 ans en lui accordant un contrat à long terme avant la fin de la saison, mais les deux camps ont été incapables de s’entendre sur les termes du contrat.

Freeman se retrouve donc sur la liste de 160 joueurs qui ont obtenu leur autonomie mercredi. Une liste qui compte également ses coéquipiers Jorge Soler, nommé joueur par excellence de la Série mondiale, et Eddie Rosario, nommé joueur par excellence de la série de championnat de la Ligue nationale.

« Je suis ici depuis que j’ai 17 ans. J’ai passé pratiquement la moitié de ma vie dans cette organisation, a-t-il partagé. Ça veut tout dire pour moi de porter cet uniforme chaque jour. Alors, j’espère pouvoir continuer de le faire. »

L’incertitude qui plane dans ce dossier laisse les partisans avec une certaine angoisse au moment où la ville d’Atlanta se prépare pour le traditionnel défilé des champions, vendredi.

Si Freeman signe une nouvelle entente avec l’équipe, les Braves devraient être à nouveau favoris pour remporter un cinquième titre consécutif dans la division Est de la Ligue nationale. Ils devraient aussi faire partie des prétendants aux grands honneurs des séries éliminatoires.

Leur joueur le plus explosif, le voltigeur Ronald Acuña fils, devrait être complètement rétabli, à un moment indéterminé en 2022, de la blessure au genou qui a mis fin à sa saison en juillet dernier.

De plus, le frappeur de puissance Marcell Ozuna, qui a aussi manqué la majeure partie de la saison après s’être fracturé une main et après avoir été arrêté dans une affaire de violence conjugale, pourrait revenir au jeu. On s’attend à ce qu’il occupe le rôle de frappeur désigné si la règle change dans la Ligue nationale, comme plusieurs s’y attendent.

Mis à part Freeman, le reste du brillant avant-champ des Braves sera de retour la saison prochaine, c’est-à-dire Ozzie Albies au deuxième but, Austin Riley au troisième but et Dansby Swanson à l’arrêt-court. Même chose pour les trois premiers lanceurs partants de la rotation : Charlie Morton, Max Fried et Ian Anderson. Scénario identique dans l’enclos de relève avec le retour de Will Smith, Tyler Matzek, A. J. Minter et Luke Jackson. Travis d’Arnaud sera aussi à son poste derrière le marbre pour les diriger.

Il s’agit d’un groupe de joueurs tissé serré que les Braves vont tenter de garder ensemble du mieux qu’ils le peuvent.

« Ce qui nous distingue, c’est la manière organique avec laquelle on a créé cette équipe. L’amour, la compassion que l’on a les uns pour les autres et l’amitié. C’est très concret », a confié Swanson.

Il y aura tout de même quelques récupérations de blessures à surveiller d’ici le camp d’entraînement en février.

Celle d’Acuña, évidemment, mais aussi celle de Morton, qui s’est fracturé une jambe lors du premier match de la Série mondiale. Sans oublier Mike Soroka, l’ancien as lanceur de l’équipe, qui n’a encore que 24 ans, mais dont l’avenir est incertain depuis qu’il s’est déchiré une deuxième fois le tendon d’Achille.

Les quatre voltigeurs, qui ont été des éléments essentiels de la conquête de la Série mondiale, pourraient tous se retrouver sous d’autres cieux après avoir été acquis à la date limite des transactions.

En plus de Soler et de Rosario, qui sont sans contrat, le meilleur producteur de points de la Ligue nationale Adam Duvall et l’homme aux perles Joc Pederson ont tous deux des options à leur contrat qui doivent être exercées à la fois par les joueurs et par l’équipe.

Les Braves pourraient tendre la main à l’un des deux pour jouer aux côtés d’Acuña dans le champ extérieur, mais il n’y aura sans doute pas assez de place dans le budget pour retenir les deux joueurs.

Les yeux seront donc tournés vers le directeur général Alex Anthopoulos, qui n’a malheureusement pas pu participer aux célébrations de son équipe après avoir reçu un diagnostic positif à la COVID-19.

De toute évidence, les Braves ne veulent pas attendre encore 26 ans pour répéter leur exploit.

« Année après année, on n’y arrivait pas. Cette année était improbable. On a frappé tous les écueils possibles sur notre chemin, mais la voiture tenait toujours la route. On avait tout simplement un groupe incroyable », a résumé Freeman.

La question est maintenant sur toutes les lèvres : fera-t-il encore partie du groupe en 2022 ?