Martin Goulet ne sera pas resté longtemps sur la touche. Moins de neuf mois après son congédiement comme directeur de la haute performance d'Athlétisme Canada, il devient le nouveau directeur général de Water-Polo Canada.

«C'est un nouveau défi emballant, que je vois comme une continuité, avec en trame de fond l'olympisme et les Jeux olympiques», a commenté Goulet en entrevue téléphonique jeudi. Le dirigeant de 56 ans succède au Montréalais Ahmed El-Awadi, embauché cet été pour occuper les mêmes fonctions à Natation Canada.



Avec Athlétisme Canada, l'ancien entraîneur de course à pied a été dans la «bulle» olympique lors des six derniers Jeux, les derniers à Londres à titre de directeur de la haute performance. Le Canada avait été limité à une médaille alors que l'objectif était de trois, ce qui avait contribué à l'éviction de Goulet quelques mois plus tard au moment où il s'apprêtait à effectuer des changements majeurs dans les hautes sphères de l'organisation.



Surpris par son congédiement, Goulet avait défendu son bilan et soutenu que l'avenir s'annonçait prometteur. Ses prétentions se sont confirmées aux derniers Mondiaux de Moscou alors que le Canada a gagné cinq médailles, un record. «Ce n'était pas du tout une surprise», a affirmé le spécialiste des épreuves de fond et demi-fond. «Très franchement, j'étais content de ces résultats. Le goût amer était passé et je ne renierai pas d'où je viens.»



Après quelques mois au Comité olympique canadien comme spécialiste des services aux équipes, Goulet plonge dans le water-polo, où il compte mettre en valeur ses compétences d'administrateur. Il vise à rehausser les standards de gouvernance de la fédération et à stabiliser son financement: «Il y a beaucoup à faire dans ce sens-là.»



Sur le plan sportif, le mandat est clair pour les équipes féminine et masculine: se qualifier pour les prochains JO de Rio après une exclusion décevante en 2012. «Sur le plan technique, je ne connais rien au water-polo, mais je suis là pour appuyer les directeurs de la haute performance et les entraîneurs», a fait valoir Goulet.



Sous la gouverne de deux nouveaux entraîneurs-chefs, les équipes canadiennes ont connu des résultats mitigés aux derniers Mondiaux de Barcelone: l'équipe féminine, basée à Montréal et dirigée par l'Américain Guy Baker, a été éliminée en quart de finale par la Russie (8e), tandis que l'équipe masculine a fini 11e.



Un podium olympique en 2016 et/ou 2020 est évidemment l'objectif ultime. «Le soccer féminin a donné une première médaille au Canada dans un sport collectif depuis 1936, a rappelé Goulet. Ce serait peut-être le fun que la suivante vienne du water-polo.»