La Russie se prépare à déposer sa candidature pour organiser de nouveau des Jeux olympiques, admet Vladimir Poutine.

Le président russe a confié à l'historien des Jeux olympiques David Miller dans un entretien exclusif que son pays dispose d'une panoplie de villes potentielles prêtes à accueillir des Jeux d'été, pas seulement Moscou.

«Outre la capitale de notre pays, nous comptons sur de nombreuses villes qui pourraient potentiellement accueillir des Jeux d'été. Il y a Sotchi, bien sûr, mais aussi Saint-Pétersbourg et peut-être Kazan», a énuméré Poutine à Miller dans des commentaires écrits, qui ont été transmis à l'Associated Press vendredi.

«Pour l'instant, nous ne ferons pas de déclaration spécifique. En 2014, notre pays a réussi à organiser des Jeux d'hiver à Sotchi. Cependant, je n'écarte pas la possibilité que la Russie décide de soumettre sa candidature pour l'obtention d'autres Jeux olympiques.»

Poutine a aussi discuté de l'enjeu du dopage dans son pays, déclarant que la Russie avait fait des pas «irréversibles» vers une réforme des procédures antidopage.

Outre Sotchi en 2014, Moscou a accueilli les Jeux olympiques de 1980. Ces jeux avaient cependant été assombris par le boycottage des Américains. L'Union soviétique avait à son tour boycotté les Jeux olympiques de Los Angeles en 1984.

Plus tard cette année, le Comité international olympique (CIO) votera sur l'identité de la ville qui organisera les Jeux de 2024. Los Angeles et Paris sont en lice, et le président du CIO Thomas Bach - qui éprouve de la difficulté à trouver des villes candidates en raison de l'explosion des coûts d'organisation - a suggéré qu'une ville accueille ceux de 2024, et l'autre ceux de 2028.

Les deux villes candidates ont déjà indiqué qu'elles souhaitaient organiser uniquement les Jeux de 2024, ce qui pourrait ouvrir la porte à une ville russe pour 2028.

Par rapport au processus de mise en candidature pour 2024, Poutine n'a pas voulu se compromettre sur le choix qu'il favorisait.

«Ce n'est pas à nous d'estimer les chances (d'obtention des JO) de la ville de Los Angeles. C'est au CIO de le faire, a dit Poutine. Les États-Unis constituent l'une des puissances sportives au monde, et je crois qu'ils ont de bonnes chances d'avoir l'honneur d'organiser des JO. Tout le monde sait que L.A. a organisé les Jeux de 1984, et malheureusement l'équipe soviétique n'y a pas participé - comme l'avaient fait les Américains en faisant l'impasse sur Moscou en 1980. Personne n'a bénéficié de cette situation-là.»

Poutine a aussi répondu aux questions relatives au scandale du dopage qui a secoué la Russie. Le pays, qui est accusé d'avoir supervisé un programme de dopage généralisé par l'Agence mondiale antidopage (AMA), a vu son équipe d'athlétisme être suspendue de toutes les compétitions internationales, entraînant son exclusion des Jeux olympiques de Rio de Janeiro. Toute la délégation russe a ensuite été écartée des Jeux paralympiques.

Le pays pourrait de nouveau être exclu des Jeux olympiques de l'an prochain à Pyeongchang, en Corée du Sud.

«Je crois que le processus positif que nous avons enclenché, afin de réformer nos structures antidopage, est irréversible, a mentionné Poutine. Nous devons écouter les recommandations de l'AMA, parce que nous devons reconnaître que plusieurs cas de dopage se sont avérés. C'est inacceptable. Nous ferons tout en notre pouvoir pour avoir une relation fructueuse avec nos partenaires, dont l'AMA et le CIO. J'espère que ce sera la même chose pour eux.»

Poutine a cependant réitéré que le gouvernement n'était pas derrière ce scandale de dopage.

«La Russie est prête à s'impliquer de manière ouverte et cohérente au travail pour établir un système antidopage mondial efficace, a martelé Poutine. Encore une fois, j'aimerais réitérer quelque chose que nous avons toujours clamé: la Russie n'a jamais, au grand jamais, supervisé un système de dopage généralisé. Au contraire, nous luttons contre le dopage.»