Le «Roi» Usain Bolt viendra-t-il? Combien seront les athlètes russes? Le virus Zika découragera-t-il d'autres participants? Une vague d'interrogations entoure les Jeux olympiques de Rio (5-21 août) à trois semaines de la cérémonie d'ouverture.

Il est sur la liste. Usain Bolt, l'homme aux six titres olympiques et aux 11 ors mondiaux, figure parmi les athlètes jamaïcains retenus pour les JO. Mais un doute plane sur sa participation depuis qu'il a déclaré forfait pour le 200 m des sélections nationales le 1er juillet, en raison d'une lésion musculaire à la cuisse gauche.

Bolt l'éclair, détenteur des trois records du monde (100, 200, 4 x 100 m), devra désormais prouver qu'il est en pleine possession de ses moyens lors de la réunion de Londres, le 22 juillet.

Le temps joue pour lui, car les épreuves d'athlétisme ne sont programmées que durant la deuxième semaine des Jeux, à partir du 12 août. N'empêche: un forfait de Bolt constituerait un sacré coup dur pour les Jeux, dont il est l'une des superstars, mais surtout pour l'athlétisme, gangréné par «l'affaire russe».

Car depuis l'automne 2015, le sport olympique numéro 1 est rongé par les révélations sur le système de dopage organisé, assorti de corruption, mis en place en Russie pour garantir l'accès aux médailles.

La Fédération russe (ARAF) a été suspendue par la Fédération internationale (IAAF) en novembre. Sanction confirmée le 17 juin, même si l'IAAF a entrouvert la porte aux athlètes qui se seraient préparés «en dehors du pays» et feraient la preuve qu'ils se sont «soumis à d'autres systèmes de contrôles antidopage».

Décision avant le 21 juillet

Soixante-huit d'entre eux, parmi lesquels la «Tsarine» de la perche Yelena Isinbayeva ou le champion du monde du 110 m haies Sergey Shubenkov seront fixés sur leur sort avant le 21 juillet, via une décision du Tribunal arbitral du sport (TAS).

Les éventuels réintégrés au Village olympique croiseront leur compatriote «lanceuse d'alerte» Yulia Stepanova, à l'origine des révélations sur le système russe, qui participera aux Jeux. Mais reste à savoir derrière quel drapeau. Celui de son pays, selon le souhait du CIO, ou le neutre, selon la volonté de l'IAAF?

Présence des athlètes russes, «guéguerre» CIO-IAAF... Le spectre du dopage a monopolisé les attentions dans la période pré-JO, également marquée par la suspension du Laboratoire de Rio, prononcée par l'Agence mondiale antidopage (AMA) le 24 juin en raison de problèmes de conformité avec les normes internationales. Dans la foulée, le responsable de l'agence brésilienne a été renvoyé.

Et à part le dopage? Quelques unes des stars attendues en août au pied du Pain de sucre ont tout juste composté leur billet. D'abord le nageur américain Michael Phelps, qui a décroché sa qualification sur trois distances individuelles et deux (voire trois) relais. L'occasion de porter encore plus loin sa panoplie record de médailles olympiques (22 dont 18 en or).

Toujours côté bassins, sa compatriote Katie Ledecky, 19 ans, pourrait être la grande dame des JO où elle visera le triplé 200-400-800 m.

Les golfeurs ont peur de Zika

En athlétisme, les sélections américaines d'Eugene ont également confirmé les prétentions de Justin Gatlin, auteur de la meilleure performance mondiale de l'année sur 100 m (9,80), et LaShawn Merritt (200 m).

Dans le même temps, le Néerlandais Churandy Martina (9,86) a assis sa domination sur le 100 m européen à Amsterdam, devançant notamment l'homme du début de saison, le Français Jimmy Vicaut. 

Ces athlètes peaufinent leur préparation, toute détermination dehors. En revanche, les meilleurs golfeurs renoncent au rendez-vous olympique les uns après les autres.

Six des dix meilleurs joueurs de la planète, dont les numéros 1, 2, 3 et 4 (Jason Day,  Dustin Johnson, Jordan Spieth et Rory McIllroy) n'iront pas au Brésil.

Tous affirment craindre de contracter le virus Zika qui, transmis par des piqûres de moustiques, peut être responsable de fièvre, de douleurs articulaires et dans certains cas beaucoup plus rares de problèmes neurologiques et, pour les femmes enceintes, de malformation grave du foetus.

Cette cascade de forfaits pourrait à terme remettre en cause l'appartenance du golf au programme olympique, où il «fêtera» son retour après 112 ans d'absence...