Le premier ministre Jean Charest peut souffler sur les braises de la flamme olympique à Québec, le Comité olympique canadien (COC) est loin d'être chaud à l'idée.

Les Jeux olympiques et paralympiques de Vancouver et Whistler, en février 2010, et la candidature de Toronto pour les Jeux panaméricains de 2015 sont les dossiers prioritaires du COC, a insisté son président Michael Chambers en entrevue téléphonique, hier.

«Notre assiette est pleine, a fait valoir M. Chambers. Avec ces deux projets, en plus de nos opérations quotidiennes, on n'a vraiment pas de place en ce moment pour considérer une candidature canadienne aux Jeux olympiques, d'été ou d'hiver. Ça ne veut pas dire que ça ne se fera pas un jour, mais ce n'est pas sur notre écran radar à l'heure actuelle.» Or le COC est la seule autorité compétente pouvant soumettre une candidature canadienne devant le Comité international olympique (CIO).

Quel pourrait être un horizon envisageable? Difficile à dire, répond le président du COC en évoquant plusieurs scénarios.

Chose certaine, si Toronto obtient les Jeux panaméricains de 2015 - la ville gagnante sera choisie à l'automne 2009 - le COC «ne jonglera pas avec une candidature olympique, d'été ou d'hiver, dans les années précédant ces Jeux», prévient M. Chambers.

Il y a aussi la candidature de Chicago aux Jeux d'été de 2016, qui, aux yeux de plusieurs observateurs, s'est renforcée avec l'élection de Barack Obama. Selon le principe d'alternance continentale généralement suivi par le CIO, si Chicago l'emporte, le Canada ne soumettra pas de candidature pour des Jeux d'été avant plusieurs années, indique M. Chambers.

Et que doit-on attendre pour les Jeux d'hiver de 2018? Denver se présentera-t-elle? demande le président du COC. Si tel était le cas et que la ville du Colorado était désignée, cela repousserait encore la possibilité de Jeux olympiques au Canada.

Peu importe les scénarios, M. Chambers n'entrevoit pas de nouvelle candidature olympique canadienne avant 2026. D'ici là, les promoteurs de Québec devront trouver une solution à ce qui fut leur talon d'Achille pour la candidature malheureuse de 2002, le lieu de la descente masculine de ski alpin. Le même problème avait refait surface dans le processus de sélection de la ville canadienne pour les Jeux de 2010, a indiqué M. Chambers, alors président de la commission d'évaluation du COC. Vancouver avait devancé Québec et Calgary.

La solution retenue pour 2002, le cap Maillard du Massif, dans Charlevoix, ne rencontre toujours pas les exigences de la Fédération internationale de ski. Il manque plus de 100 mètres au dénivelé minimal de 800 mètres. «C'est réalisable, mais il y a encore beaucoup d'ouvrage à faire», a soutenu Phil Bernier, coordonnateur des événements sportifs à Canada Alpin. Un monticule artificiel de 35 mètres a déjà été aménagé au sommet du cap, ce qui permet la présentation d'une descente féminine. Marcel Aubut, fer de lance du projet de Québec, évalue à 30 millions les coûts d'une mise à niveau du Massif.