L'Espagnol Alberto Contador, triple vainqueur du Tour de France, s'est dit innocent et a annoncé qu'il allait faire appel de la suspension d'un an demandée contre lui, vendredi lors de sa première apparition publique depuis l'annonce de cette sanction.

Le champion, qui avait menacé d'abandonner la compétition s'il était sanctionné, a affirmé qu'il ne «pensait pas» mettre un terme à sa carrière.  «Actuellement je ne pense pas» abandonner le vélo, a lancé Contador.

«Je vais faire appel, où ce sera nécessaire, pour défendre mon innocence jusqu'au bout», a-t-il déclaré, ému, le visage grave, lors d'une conférence de presse à Puigpunyent, près de Palma de Majorque aux Baléares.

«Au cours de ces dix jours, je vais travailler au maximum avec mes avocats pour que justice soit faite», a ajouté le coureur espagnol.

«Je ne me suis jamais dopé, je suis un exemple de propreté», a-t-il assuré.

À 28 ans, Contador est triple vainqueur du Tour de France (2007, 2009, 2010). Il est aussi l'un des cinq coureurs dans l'histoire du cyclisme à avoir gagné les trois grands tours (France, Italie, Espagne).

Alors qu'il portait le maillot jaune du Tour de France, il avait subi le 21 juillet 2010 à Pau, dans le sud-ouest de la France, un contrôle antidopage positif qui a révélé des traces infimes de clenbutérol, un produit qui stimule la fonction pulmonaire et possède aussi des effets anabolisants.

Le coureur s'est toujours défendu en affirmant avoir été victime d'une contamination alimentaire liée à de la viande consommée la veille.

Il risque une suspension d'un an, proposée par la Fédération espagnole de cyclisme.

La sanction définitive, susceptible de recours devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) de la part du coureur mais aussi de l'Union cycliste internationale (UCI) et de l'Agence mondiale antidopage (AMA), doit être connue avant la mi-février.

«Un jour triste»

«Aujourd'hui c'est un jour triste, vraiment triste pour moi, je suis très déçu», a déclaré Contador lorsqu'il a pris la parole, assis entre son représentant, Jacinto Vidarte, et le manageur de son équipe, Saxo Bank, Bjarne Riis.

«En vertu d'une règle qui est complètement obsolète, on veut me faire perdre tout ce que j'ai obtenu jusqu'ici», a-t-il dit.

«Tout ceci est devenu un feuilleton. Je ne suis pas d'accord avec cette décision. C'est une proposition et je vais travailler au maximum pour qu'elle change».

Le champion avait été informé mercredi de cette sanction aux Baléares où il s'entraînait avec Saxo Bank, avec laquelle il a signé en août pour deux ans.

Bjarne Riis a assuré Contador de son soutien. «Comme il n'y a pas de décision définitive, mon équipe continue de soutenir Alberto Contador», a-t-il déclaré.

Le coureur est suspendu provisoirement depuis le 24 août par l'UCI. Une sanction d'un an équivaudrait donc pour lui à faire une croix sur le prochain Tour de France, du 2 au 24 juillet, sur le Giro italien, du 7 au 29 mai, et sur la Vuelta, le Tour d'Espagne, qui commencera le 20 août.

En outre, il perdrait le bénéfice de sa victoire dans le Tour de France 2010, qui reviendrait au Luxembourgeois Andy Schleck, deuxième.

Il pourrait en revanche disputer les Championnats du Monde en septembre à Copenhague, un programme très réduit qui toutefois ne compromettrait pas la suite de sa carrière.

Alors que les cas de dopage sont en principe passibles d'une suspension de deux ans, la Fédération semble avoir opté pour une sanction de compromis, prenant en compte à la fois la très faible quantité du produit interdit retrouvé dans les urines -50 picogrammes/ml- et le fait que Contador n'a pu fournir de preuves sur la provenance de cette substance.