L'Australien Cadel Evans, champion du monde de cyclisme sur route, estime que, «sans le tournant» pris par la lutte contre le dopage, il ne serait «peut-être même pas champion du monde» et que les deux années passées à la T-Mobile avaient été «les pires de (sa) carrière».

Dans un entretien paru jeudi dans le quotidien sportif italien La Gazzetta dello Sport, Evans, interrogé sur «le tournant», remarque: «J'espère que le tournant a déjà eu lieu. Sans le tournant, peut-être ne serais-je même pas champion du monde».

Concernant les deux ans (2003-2004) sous le maillot T-Mobile, qualifiés de «malchanceux entre accidents et blessures», le champion australien ajoute: «Certainement que c'était une équipe un peu particulière. Et ce n'était pas mon milieu. J'étais marginalisé. Situations étranges, ambiguës, peu claires».

En mai dernier, des experts avaient conclu que «le dopage était systématique au sein de l'équipe Telekom puis T-Mobile de 1995 à 2006 par le biais des Dr Heinrich et Schmid».

«Les choses qui arrivent dans le cyclisme surviennent par ailleurs dans la vie et dans le travail. Il y en a toujours qui ne respectent pas la règle. Ce que font les autres n'a aucune influence sur ma vie. Ce qui m'importe, c'est de marcher droit», explique Cadel Evans, qui réside en Italie, près de Varèse (nord).

Admirateur du Dalaï Lama, Evans précise qu'il n'est pas boudhiste, mais qu'«il suffirait de suivre un peu sa philosophie pour sauver le monde».