Une nouvelle fois vainqueur au sprint, l'Italien Alessandro Petacchi s'est empressé d'endosser le maillot rose de leader du Giro, lundi à Valdobbiadene, avant l'entrée en montagne.

A l'inverse de Trieste la veille, Petacchi n'a pas eu à battre le Britannique Mark Cavendish pour enlever son deuxième succès en deux jours. «Cav», retardé par une chute collective à une dizaine de kilomètres de l'arrivée, a terminé relevé, dans un groupe de retardataires à près d'une minute et demie.

Petacchi s'est employé cependant pour remporter son 21e succès officiel dans le Giro, son 26e en temps réel si l'on ajoute les cinq qui lui ont été retirés en 2007 pour un contrôle positif aux corticoïdes. Même si son avance sur son suivant, l'Américain Tyler Farrar, s'est élevée à plusieurs mètres sur la ligne.

Dans leur élan, Petacchi et Farrar ont buté après la ligne sur une barrière devant laquelle avaient pris place des photographes. Sans conséquence apparente pour les uns et les autres.

Le souffle encore court, le Ligurien a déclaré qu'il avait dû forcer l'allure pour rester bien placé, dans le final empruntant des faux-plats montants vers la petite cité viticole de Valdobbiadene. Mais les attaques des Italiens Marzio Bruseghin et surtout Giovanni Visconti, un puncheur repris seulement dans les 250 derniers mètres, ont échoué.

Armstrong cinquième

Avant que le peloton aborde la «route du vin blanc», le nom de cette route touristique qui traverse les vignobles du Prosecco, le Giro avait perdu sur chute l'un de ses anciens maillots roses, l'Américain Christian Vande Velde. Le premier leader du Tour d'Italie 2008, cinquième au classement final du Tour de France en juillet dernier, souffre notamment d'une fracture à une côte.

A Valdobbiadene, Petacchi a expliqué n'avoir pas été informé que Cavendish avait été retardé sur chute. A ceux qui lui opposent un théorique code d'honneur, selon lequel on n'attaquerait pas dans ce cas, le Ligurien -approuvé par le légendaire Bernard Hinault- a eu beau jeu de répondre qu'une moitié du peloton s'était retrouvée à l'avant, suite à une première attaque (Voeckler, Malacarne) déclenchée quelques instants avant l'incident.

«J'ai vu que Mark n'était pas là, la plupart de ses coéquipiers non plus. J'ai pensé qu'il était en difficulté et qu'il était attendu par son équipe», a déclaré Petacchi, heureux de vêtir un maillot rose qu'il n'avait plus porté depuis 2003.

«Ale-Jet» s'attend cependant à le perdre très vite, dès la prochaine étape qui conduira de Padoue à San Martino di Castrozza (162 km), dans les Dolomites. La ligne d'arrivée, installée à l'altitude de 1466 mètres, est jugée au bout d'une montée de 13,7 kilomètres d'une pente moyenne modérée (5,5 %).

Pour l'Américain Lance Armstrong, présent dans le premier peloton et désormais cinquième au classement général -avec 9 secondes d'avance sur l'Italien Danilo Di Luca, lequel est idéalement placé pour prendre le maillot rose-, ce sera déjà un test.