L'Espagnol Alberto Contador sert de point de repère à la 67e édition de Paris-Nice, la première grande course par étapes de la saison cycliste qu'il dit affectionner tout particulièrement.

Loin de Lance Armstrong, son coéquipier américain qui lui dispute le leadership de la puissante formation Astana, Contador retrouve à partir d'Amilly, au sud de Paris, les routes de la «course au soleil», deux ans après sa première victoire et un an après une absence forcée faute d'invitation pour son équipe.

Plus encore que de l'Australien Cadel Evans, autre candidat au maillot jaune du Tour de France («Je ne suis pas au même niveau que l'an dernier», annonce l'Australien), ou du champion olympique espagnol Samuel Sanchez, en phase de rodage, c'est du côté de l'équipe Saxo Bank, avec le Luxembourgeois Frank Schleck, et de ses compatriotes et anciens coéquipiers Antonio Colom et Luis Leon Sanchez que le danger peut venir pour Contador.

Les pièges jusqu'à Nice

D'Amilly, pour le contre-la-montre inaugural, à Nice, la route comporte nombre de pièges. Après Saint-Etienne, halte traditionnelle abordée cette fois d'une autre façon, les organisateurs ont misé sur une étape usante en Ardèche (jeudi) puis sur une arrivée au sommet inédite, le lendemain, dans la Montagne de Lure (le «petit Ventoux»), un site méconnu de la Haute-Provence au-dessus de la vallée de la Durance.

Les deux dernières étapes, dans l'arrière-pays azuréen, sont conçues pour ménager le suspens, la marque de fabrique de l'épreuve. L'année passée, trois secondes séparaient au classement l'Italien Davide Rebellin (absent cette fois) de son compatriote Rinaldo Nocentini, l'un des hommes à suivre de cette édition avec le Néerlandais Robert Gesink qui s'était révélé l'année passée sur les pentes du Ventoux et le Tchèque Roman Kreuziger.

Les couleurs françaises, en évidence dans les premières courses, doivent être portées haut durant la semaine. Sylvain Chavanel, débloqué par sa réussite de l'année passée dans cette épreuve (une étape et une journée en jaune), espère faire encore mieux. Thomas Voeckler et David Moncoutié ont affiché une forme prometteuse et la jeune génération (Rolland, Pauriol) a l'appétit aiguisé.

Pour les sprinteurs -la plupart ont préféré aller sur Tirreno-Adriatico-, les occasions sont à saisir très vite en début de semaine. Le premier jour, ce sont les rouleurs (Wiggins, Millar) qui détiennent la clé sur un circuit de 9,3 kilomètres, deux fois plus long que celui de l'année passée.

Mais, pour Contador, vainqueur le mois dernier du «chrono» (et du classement final) du Tour d'Algarve au Portugal, le test est déjà significatif.