La finale de la NBA, qui débute jeudi entre Los Angeles et Boston, aura un fort parfum de revanche pour les Lakers, surclassés pour le titre en 2008 par les Celtics, honnis à «LA».

Les deux franchises se haïssent. Et pour cause, elles se disputent l'honneur d'être la plus illustre de la Ligue.

Dix-sept bannières de champion pendent au plafond de la salle de Boston, contre 15 à Los Angeles, tenant du titre. Les Lakers joueront leur 31e finale, les Celtics leur 21e. Douze de ces finales ont opposé ces deux poids lourds du basket américain, pour neuf succès des Celtics.

Boston, c'est la côte Est, une équipe à l'image parfois austère, aux valeurs de cols bleus, symbolisée dans les années 80 par Larry Bird et son apparence un peu rustre et aujourd'hui par Kevin Garnett et sa rage de vaincre maladive.

Les Lakers, c'est la côte Ouest, Hollywood, les stars de cinéma au bord du parquet, un monde ou tout semble facile: Magic Johnson et ses passes lasers tout sourire, Kobe Bryant et son instinct de tueur à la sirène.

Lors du match N.3 de la finale de Conférence Est, quand la foule du Garden a senti approcher la qualification de ses Celtics pour la finale NBA, elle s'est mise à scander Beat L.A. (Battez LA), son refrain favori à travers les âges.

Los Angeles-Boston, c'est le jaune et le vert, le «show» et le froid. La rivalité avec un grand R, du genre New York Yankees-Boston Red Sox en baseball.

Chaque retrouvaille est l'occasion de solder des comptes, vieux ou pas.

«Jamais perdu»

Et autour des Lakers flottent ce parfum de revanche. Leur titre de champion 2009, facilement acquis face à Orlando (4-1), a été un premier pas vers la rédemption. Mais l'heure est maintenant venue de laver l'affront de 2008.

Les Lakers avaient été battus 4 à 2 dans la série et leur défaite dans le sixième et dernier match (131-92) résonne encore dans leur tête comme une des pires corrections jamais reçues par la prestigieuse franchise.

La défense de Boston avait broyé des Lakers bien tendres et réduit Bryant, pourtant joueur par excellence de la saison régulière, à un quasi silence.

«On va voir si on a mûri et combien on a grandi (par rapport à 2008)», assure aujourd'hui Bryant.

«On se souvient plus que tout d'avoir perdu à domicile lors d'un match où nous avions été catastrophiques défensivement (le N.4), indique l'entraîneur des Lakers Phil Jackson. Cette fois, nous avons l'avantage du terrain et on se réjouit de pouvoir rejouer une série d'une telle intensité.»

«Vivement qu'on rentre dans le vif du sujet jeudi», se délecte Derek Fisher.

Mais les Lakers vont devoir se garder de prendre les Celtics à la légère.

Ils n'étaient certes que la 4e meilleure équipe de l'Est après la saison régulière mais ils ont sorti LeBron James et ses Cavaliers (N.1) puis Dwight Howard et Orlando (N.2). Le Big Three (Garnett-Allen-Pierce), assemblé en 2008 pour le titre, est toujours vaillant malgré le poids des ans et un Rajon Rondo s'est tout simplement mué en meilleur joueur de l'équipe dans ces séries.

L'an dernier, Garnett était blessé et du coup absent des phases finales. Ce qui fait dire à Doc Rivers, l'entraîneur de Boston: «Ce cinq majeur n'a jamais perdu une série, jamais.» Los Angeles est prévenu.